Le fardeau psychosocial du VIH chez les HSH

  • Caroline Guignot
  • Medical News
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Une étude menée auprès d'hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) vivant  aux Pays-Bas a montré que le VIH a un impact psychosocial chez un participant sur trois, selon un article publié dans The Lancet HIV.

Dans la première partie de l'étude, des entretiens approfondis ont été menés avec 18 HSH à l'aide de questionnaires semi-structurés. Les résultats de ces entretiens ont été traduits en questions visant à mesurer le fardeau lié au VIH sur une échelle de Likert de 7 points. Les questionnaires qui en ont résulté ont été diffusés via des applications ou des sites de rencontres gay, et par les réseaux sociaux.

Les chercheurs ont utilisé des analyses descriptives pour rendre compte de la prévalence de ce fardeau et pour explorer les différences existant parmi les HSH infectés par le VIH à différentes périodes du traitement antirétroviral. Les déterminants sociodémographiques associés ont été explorés en utilisant une régression logistique multinomiale.

Les entretiens ont permis de montrer que les aspects liés à la médicalisation et aux conséquences émotionnelles de l'infection étaient pesants temporairement après le diagnostic. D'autres aspects, comme le statut VIH, la stigmatisation liée à l'infection et son impact sur la vie sexuelle et sociale étaient mentionnés, eux, comme pesants de manière persistante.

Dans la deuxième partie de l'étude, 135 (31%) des 438 personnes interrogées en ligne ont déclaré qu'ils considéraient que vivre avec le VIH était pénible et 361 (82%) indiquaient qu'ils seraient soulagés si le VIH pouvait être guéri. En outre, les participants rapportaient aussi un sentiment de colère (n=61, 14%), de tristesse (n=79, 18%), de stress (n=80, 18%), d'infériorité (n=68, 16%) et de solitude (n=74, 17%) lié au VIH. Plus d'un quart des répondants (n=112, 26%) ont déclaré avoir ressenti de la honte.

Ces résultats rappellent l'influence que le VIH continue d'avoir sur la vie des individus infectés, malgré les progrès médicaux. Les auteurs soulignent l'importance de la recherche de traitement, mais aussi de programmes de réduction de la stigmatisation, ainsi que de conseil et de soutien psychosocial, qu'il faudrait associer aux soins médicaux standards chez tous les HSH vivant avec le VIH.