Le fardeau du COVID-19 chez les personnes vivant avec le VIH

  • Caroline Guignot
  • Medical News
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Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) pourraient être exposées à une forme grave de maladie COVID-19. Un rapport publié dans AIDS and Behavior souligne comment le VIH et les comorbidités médicales peuvent fonctionner en synergie dans le contexte de la maladie COVID-19 pour engendrer un contexte de syndémie. En effet, les inégalités économiques, les conditions psychosociales et l'accès aux soins de santé sont des facteurs déterminants pour les deux pathologies.

En premier lieu, les facteurs de risque connus – diabète, hypertension, maladies respiratoires chroniques- sont courants chez les PVVIH et constituent des facteurs favorisant les complications du COVID-19. Sur le plan social, d'autres facteurs, comme la violence, la stigmatisation, la discrimination, l'isolement et la haine, sont susceptibles de limiter les soins. Les PVVIH sont aussi plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé mentale, d’être consommateurs de drogues ou d’être touchés par d’autres infections sexuellement transmissibles, a fortiori lorsqu’elles sont issues de populations marginalisées, dont les minorités sexuelles et de genre, les minorités raciales et ethniques et les personnes précaires. Enfin la défiance médicale, la solitude, la stigmatisation et le désespoir peuvent aussi favoriser la propagation des maladies.

Les données récentes relatives au COVID-19 montrent que si les PVVIH de moins de 50 ans peuvent être vulnérables vis-à-vis du virus respiratoire, elles sont aussi moins susceptibles d'être diagnostiquées pour le VIH, d'accéder aux soins et ont donc plus de risque d'être immunodéprimées. Par ailleurs, les données épidémiologiques suggèrent que les disparités économiques, associées à un état de santé moins favorable, expliquent probablement les taux plus élevés de mortalité liée au COVID-19 qui sont observés dans les populations noires aux Etats-Unis. Cette pandémie a enfin aggravé l'insécurité alimentaire de toutes les populations vulnérables, y compris les PVVIH, ce qui peut avoir un impact sur l’état de santé.

Il est indispensable de prendre en considération la vulnérabilité de ces populations, mettre en œuvre un traitement antirétroviral bien observé afin d’améliorer l’état de santé au long cours des PVVIH, qui pourraient être vulnérables en cas d'interruption du traitement dans le contexte pandémique.

Les professionnels de santé soins de santé sont en charge des aspects biologiques, comportementaux et éventuellement psychologiques, alors que les acteurs de santé publique se concentrent sur les facteurs structurels et la surveillance des maladies. Ni l'un ni l'autre ne sont pleinement impliqués sur l’ensemble des éléments encadrant le concept de syndémie.