Le dépistage et de traitement de la vaginose bactérienne aident-ils à prévenir l'accouchement prématuré ?

  • Miriam Davis
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Contexte

La vaginose bactérienne est un facteur de risque bien connu d'accouchement prématuré : elle augmente le risque de prématurité de 2 à 7 fois, selon l'âge gestationnel.

À retenir

  • Un essai clinique randomisé mené en France révèle qu'une intervention de dépistage et de traitement de la vaginose bactérienne ne permettraient pas de prévenir l'accouchement prématuré par rapport à l'absence de dépistage.
  • Les participantes étaient des femmes enceintes depuis moins de 20 semaines qui présentaient un faible risque d'accouchement prématuré.
  • Les coûts totaux n'étaient pas différents entre les groupes.
  • Un sous-groupe composé de femmes nullipares a bénéficié de l'intervention. Leur risque d'accouchement prématuré a diminué de 38%.

Conséquences

Les résultats suggèrent que le dépistage et le traitement de la vaginose chez la femme enceinte ne permettent pas de diminuer le risque de prématurité. Les auteurs suggèrent une évaluation plus approfondie de cette intervention chez les femmes nullipares à faible risque et les femmes multipares à haut risque.

Méthodologie de l’étude

L'essai AuTop était un essai clinique randomisé de 6.671 femmes enceintes à faible risque d'accouchement prématuré incluses avant 20 semaines de grossesse (2015-2017) dans 19 centres périnataux français. Les femmes ont été assignées à l'un des deux groupes : dépistage et traitement de la vaginose ou soins habituels (pas de dépistage). La naissance prématurée a été définie comme une naissance avant 37 semaines de grossesse.

Le faible risque d'accouchement prématuré était défini par l'absence d'antécédents d'accouchement prématuré ou d'avortement tardif et par l'absence de facteurs de risque médicaux, tels que le diabète, le lupus et d'autres affections.

Les critères de jugement principaux étaient le taux de naissances prématurées et les coûts médicaux totaux. Ces derniers comprennent les coûts du dépistage par réaction en chaîne par polymérase quantitative et le traitement antibiotique pour les cas positifs ainsi que les coûts de l'accouchement prématuré (y compris les soins hospitaliers pour la mère et le nourrisson).

Résultats

Il n'y avait pas de différence significative entre les groupes dans le taux de naissances prématurées (3,8 % dans le groupe dépistage et traitement contre 4,6 % dans le groupe sans dépistage) en ce qui concerne l’accouchement prématuré.

Il n'y avait pas non plus de différence entre les groupes en termes de coûts moyens totaux (3.344,30 € dans le groupe dépistage et traitement contre 3 .72,90 € dans le groupe sans dépistage).

Le sous-groupe de femmes nullipares bénéficiant de l'intervention présentait un risque d'accouchement prématuré de 38% inférieur à celui du groupe sans dépistage (rapport de risque, 0,62 ; P pour l'interaction = 0,003).

Limites

Les limites de l'essai comprennent sa conception en ouvert et l’incapacité de l’étude à évaluer le rapport coût-efficacité supplémentaire.

Financement

L'essai a été financé par la Direction de l'approvisionnement en soins de santé.