Le dépistage de l’albuminurie à domicile est-il efficace ?
- Liz Scherer
- Résumé d’article
Résultat principal
Le dépistage à domicile en population de l’augmentation de l’albuminurie à l’aide d’un dispositif de recueil d’urine pour détecter l’insuffisance rénale chronique (IRC) en phase précoce est associé à un taux de participation au dépistage élevé et à une grande précision. L’étude a été menée par des chercheurs néerlandais et a été publiée dans la revue The Lancet.
Implications
Le dépistage de l’albuminurie à domicile pourrait aider à améliorer le traitement précoce afin de prévenir la perte progressive de la fonction rénale et les maladies cardiovasculaires associées à l’IRC ou d’optimiser le traitement en cours.
Résultats
Des chercheurs néerlandais ont affecté prospectivement 7.552 adultes à un dépistage à domicile utilisant un dispositif de recueil d’urine et 7.522 adultes à un dépistage par application smartphone. Sur les 4.507 patients affectés à l’utilisation d’un dispositif de recueil d’urine et ayant participé au premier test, 239 ont présenté un résultat positif et 150 ont été suivis par leur médecin généraliste pour confirmation. Comparativement, 451 des 3.398 patients affectés au test par application smartphone et qui y ont effectivement participé avaient un test positif, et 171 ont été suivis pour confirmation.
L’analyse par sous-groupes, qui a porté sur 124 personnes affectées à la méthode reposant sur le dispositif de recueil d’urine et 142 personnes affectées à la méthode reposant sur l’application smartphone, a démontré que la majorité des patients du premier groupe avaient une albuminurie augmentée telle qu’identifiée par le dépistage élaboré, contre un peu plus d’un tiers des patients (36,6%) dans le second groupe, ce qui a donné des taux de sensibilité de 96,6 % chez les personnes utilisant le dispositif de recueil d’urine contre 98,1% chez les utilisateurs de l’application smartphone, et une spécificité de 97,3 % et 67,9 %, respectivement.
Parmi les 124 patients ayant utilisé la méthode reposant sur le dispositif de recueil d’urine, des taux de nouveau diagnostic d’albuminurie (62,1%), d’hypertension (35,5%), d’hypercholestérolémie (24,2 %) et de diminution de la fonction rénale (21,8 %) ont été observés, ce qui s’est traduit par un taux d’orientation de ces patients vers des professionnels de santé de 89,5 %.
Méthodologie
Il s’agit d’une étude de dépistage prospective, randomisée et ouverte chez des adultes néerlandais âgés de 45 à 80 ans visant à évaluer les taux de participation au dépistage et les rendements de deux stratégies de dépistage de l’albuminurie à domicile : un dispositif de recueil d’urine envoyé par la poste à un laboratoire central, ou une application smartphone utilisant une mesure par bandelette.
Limites
Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour comprendre pourquoi des individus renoncent au dépistage et aux visites de suivi chez leur praticien. L’intervalle de temps à respecter avant un nouveau dépistage n’est pas clairement défini. En outre, les résultats ne sont généralisables qu’à des pays à revenu élevé similaires. L’approche du dépistage, à savoir l’identification précoce des patients atteints d’IRC, n’a pas pris en compte les facteurs de risque autres que l’albuminurie élevée.
La pandémie de COVID-19, qui a imposé un arrêt temporaire des activités, a pu conduire à une sous-estimation du taux de participation. Enfin, les calculs de sensibilité et de spécificité se sont limités à l’analyse par sous-groupes, et les bénéfices de la prévention des événements rénaux et cardiovasculaires n’ont pas été explorés et restent incertains.
Financement
L’étude a été financée par la Fondation néerlandaise du rein et d’autres organismes. Certains auteurs ont fait état d’affiliations financières avec certaines entreprises.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé