Le cuivre, un nouveau marqueur dans le LCR des patients atteints de SLA

  • Sauzéat L et al.
  • IScience

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir 

Selon les résultats de cette étude lyonnaise, la composition en isotopes stables du cuivre est significativement augmentée dans le liquide céphalo-rachidiens de sujets atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA), mais pas chez les sujets atteints de maladie d’Alzheimer ou chez des sujets sains contrôles. Cette signature isotopique indique clairement une implication du cuivre dans la SLA, même si son rôle reste à explorer. Au vu de ces résultats et des données de la littérature, les auteurs font l’hypothèse qu’elle pourrait résulter de l’agrégation anormale de protéines dans le cerveau susceptible de concentrer le cuivre, avec une séparation isotopique.

Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?

En dehors de facteurs génétiques impliqués dans les formes familiales (10%), les mécanismes qui président à la dégénérescence des motoneurones dans la SLA sporadique restent peu connus. La progression de la maladie est associée à la production d’espèces réactives de l’oxygène (ERO) qui peut être favorisée par la présence de métaux libres à fort pouvoir redox comme le cuivre. Pour savoir si certains de ces métaux pourraient être impliqués dans la physiopathologie de la maladie et constituer des marqueurs de son évolution, une équipe lyonnaise a entrepris d’explorer les concentrations et les compositions isotopiques de différents éléments dans le liquide céphalorachidien de sujets atteints.

Méthodologie

La composition isotopique de 12 éléments majeurs et traces a été analysée dans les liquides céphalorachidiens (LCR) de sujets atteints de SLA (n=31), de maladie d’Alzheimer (n=14), ainsi que de sujets contrôles appariés sur l’âge (n=11). Pour mémoire, la composition isotopique reflète la proportion d’isotopes (atomes présentant un même nombre de protons, mais un nombre de neutrons différent) d’un même élément. Les chercheurs ont notamment relevé la composition en isotopes stables d’un constituant métallique à activité redox comme le cuivre et d’un constituant redox inactif comme le zinc.

Résultats

  • L’analyse des concentrations en différents métaux du LCR n’a pas permis de mettre en évidence de fortes différences entre les groupes SLA, Alzheimer et contrôle.
  • En revanche, la proportion d’isotope 65 du cuivre s’est montrée significativement plus importante chez les sujets atteints de SLA que chez les sujets contrôles, alors qu’aucune différence n’était enregistrée dans la composition isotopique du zinc.
  • Cette différence a également été observée entre les sujets atteints de SLA et ceux atteints de maladie d’Alzheimer. Et aucune différence n’est apparue entre ces derniers et les sujets contrôles.
  • Par ailleurs, aucun des paramètres cliniques ou biologiques mesurés n’a pu être associé à la concentration ou à la composition isotopique du cuivre ou du zinc.