Le crochetage, une alternative envisageable dans le syndrome du canal carpien
- Jiménez Del Barrio S & al.
- Clin Rehabil
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Une étude clinique randomisée en double aveugle a permis de montrer qu’une série de cinq séances de crochetage (fibrolyse diacutanée) permet de réduire la douleur nocturne, d’améliorer la capacité fonctionnelle et d’améliorer les paramètres neurophysiologiques à court terme, par rapport à une procédure leurre.
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Si l’étude a été menée auprès d’un petit nombre de patients, elle soutient l’idée que cette technique de mobilisation tissulaire pourrait constituer une alternative intéressante par rapport aux traitements plus conventionnels (attelles, infiltrations de corticoïdes, AINS) ou d’autres approches physiques (ultrasons, électrothérapie, massages…). De nouvelles études, comparatives cette fois, sont désormais nécessaires.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
Le crochetage, ou fibrolyse diacutanée, une une approche de physiothérapie qui est utilisée dans la prise en charge de certains troubles musculosquelettiques. Elle repose sur l’utilisation de crochets métalliques pour mobiliser les tissus conjonctifs de façon plus précise et profonde que la manipulation manuelle. Une évaluation clinique en double aveugle, dans laquelle seul le manipulateur connaît le traitement délivré, était nécessaire.
Méthodologie
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Cinq séances de fibrolyse diacutanée de 20 minutes, espacées de 2 à 5 jours, ont été menées chez des personnes de 18-65 ans présentant un syndrome du canal carpien léger à modéré confirmé par des tests électrophysiologiques.
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Le crochetage était réalisé au niveau du septum intermusculaire ventral de l’avant-bras. Les séances leurres consistaient à mener les mêmes manipulation mais au niveau superficiel afin d’éviter la mobilisation des fibres profondes des tissus mous.
Principaux résultats
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Au total, 52 patients, soit 72 poignets, ont été inclus dans l’étude (78,9% de femmes, 46,9 ans en moyenne), mais 8 ont quitté l’étude en cours, conduisant une évaluation des résultats sur 40 sujets (60 poignets).
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À l’inclusion la douleur nocturne moyenne (échelle EVA, cotée de 0 à 10) était de 3,32 et 3,60 dans les groupes crochetage et leurre, la capacité fonctionnelle (questionnaire DASH, Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand, coté de 0 à 100) était de 17,62 et 22,79 respectivement, tandis que la latence motrice distale de la conduction nerveuse était de 3,92 et 3,97 ms respectivement.
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À l’issue du traitement, tous les paramètres étaient significativement plus améliorés dans le groupe ayant bénéficié de la fibrolyse diacutanée que dans celui de la procédure leurre. Les différences moyennes observées en termes de latence motrice distale de la conduction nerveuse, d’intensité des symptômes nocturnes et de capacité fonctionnelle du membre supérieur étaient respectivement de –0.26 ms, de –2.24 et de –19,0 (p tous significatifs). Après un mois de suivi, l’amélioration des symptômes et de la fonctionnalité était maintenue (tests électrophysiologiques non réalisés).
Principales limitations
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L’étude a recruté un faible effectif et n’a pas été conduite versus un traitement comparateur.
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Par ailleurs, les résultats ne peuvent être généralisés à une population présentant un syndrome du canal carpien sévère.
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