Le Conseil national de l’Ordre des médecins publie ses propositions pour « la transformation du système de santé »
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
Le Conseil national de l’Ordre des médecins a publié ses propositions pour « une transformation de notre système de santé ». Largement inspirées de l’enquête qu’il a organisée et à laquelle ont répondu 16.800 médecins, dont 1.355 internes, elles sont organisées en sept axes. Leur objectif prioritaire est de « mettre fin à la concurrence entre le système public et le système privé » au moyen d’une « mission territoriale publique unique » (MTP).
Pour une mission territoriale publique unique
Le territoire est la notion qui permet de rassembler les parties prenantes (professionnels de santé, du médico-social, personnels des hôpitaux privés et publics, élus, etc). Ainsi, l’axe 1 (« Repenser la démocratie en santé ») prône la création d’une gouvernance territoriale opérationnelle pour l’organisation des ressources. L’axe 2 (« Une responsabilité populationnelle collective ») incite les médecins à s’inscrire dans le dispositif de la MTP. Il se prononce en faveur des coopérations entre établissements hospitaliers privés et publics et énumère plusieurs mesures susceptibles de faciliter l’exercice des praticiens : forfait MTP accessible à tous, autorisation de dispenser des médicaments dans le cadre de la permanence des soins, de stocker et délivrer les vaccins inscrits au calendrier vaccinal, etc.
Les autres axes sont articulés essentiellement autour de la place des médecins dans cette nouvelle organisation. Ainsi, l’axe 3 vise à « optimiser et valoriser la place du médecin dans la coordination du parcours de santé du patient à l’échelle de son territoire de vie » : il en est « l’ordonnateur et le coordonnateur, parce que son périmètre de compétences est le plus complet. » Il s’agit notamment de faciliter les réunions de coordination pluriprofessionnelles, notamment avec les personnels du secteur médico-social et d’y associer des rémunérations spécifiques. L’axe 4 (« Développer une politique de santé publique répondant aux besoins d’une prévention universelle ») encourage l’exercice partagé dans le cadre de la médecine scolaire et de la médecine de santé au travail et à promouvoir la formation des médecins aux questions environnementales et à la prévention. Celle-ci doit être enseignée dès la formation initiale (axe 5 : « Optimiser la formation initiale au regard de l’exercice professionnel et de la société »), qui doit prévoir des stages en dehors de l’hôpital pour les deuxième et troisième cycles.
Faciliter l’exercice médical
L’axe 6 (« Garantir le parcours professionnel répondant aux besoins de chaque médecin ») promeut l’exercice partagé et mixte (privé-public) ainsi que le recours à l’exercice partiel dans une spécialité. Il encourage le passage d’une spécialité à une autre, ainsi que la certification périodique. Il insiste sur la nécessité d’alléger les tâches administratives.
Enfin l’axe 7 (« Adopter le numérique en santé au profit du patient ») vise à rendre effectifs les progrès permis par l’utilisation des technologies numériques : accélération de l’interopérabilité des systèmes d’information, mise en conformité des logiciels métiers, développement des téléconsultations médecin traitant - infirmier, des téléexpertises entre médecins et de la téléradiologie (scanner, IRM).
Des médecins fiers mais inquiets pour l’avenir
L’ensemble de ces propositions se penche essentiellement sur la place des médecins dans le système de santé, sans pour autant négliger les autres professions (on notera l’encouragement au développement des infirmières de pratique avancée). C’est sans doute que l’enquête du CNOM a montré un paradoxe inquiétant pour l’avenir : 86% des médecins sont fiers d’exercer leur métier, mais seuls 54% encourageraient un(e) jeune à s’y lancer. Près de 4 sur 5 (79%) pensent que le système de santé se dégrade, même s’il reste encore valable. Et jamais plus de 31% jugent au moins satisfaisant le soutien apporté par les différentes autorités publiques à leur exercice professionnel (autorités sanitaires, Assurance maladie, ARS, etc). Pour la plupart d’entre eux, leurs représentants doivent être plus étroitement associés à l’organisation des soins.
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