Le champ de recherche émergent du microbiote urinaire

  • Wolfe AJ & al.
  • Nat Rev Urol

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

L’existence du microbiote urinaire ou urobiome a été mise en évidence il y a moins de 10 ans. Depuis, les recherches se multiplient. Une revue des douze derniers mois parue dans Nature Reviews fait le point sur le sujet. Elle souligne que ces données restent préliminaires et seront complétées dans les années à venir, étant donné l’important travail de recherche qui est engagé.

Microbiote urinaire de la femme

Chez la femme, le microbiote urinaire caractérisé à partir des urines émises est perturbé par la contribution des espèces présentes au niveau vulvovaginal. Aussi, l’étude du microbiote urinaire doit-elle être réalisée à partir d’un sondage transurétral ou d’un drainage suprapubique. Il met en évidence une biomasse inférieure à celle existant au niveau vaginal, et dominée par les genres Lactobacillus, Gardnerella et Streptococcus. Selon certains travaux, le microbiote vésical présente des points communs avec celui qui est identifié au niveau vaginal, mais il est très différent du microbiote intestinal.

Une étude multicentrique récente a comparé la composition du microbiote urinaire de femmes asymptomatiques à celle de femmes souffrant d’incontinence mixte par séquençage des ARNr 16S. Elle a montré l'association de certains Lactobacillus aux troubles urinaires. Une autre étude a décrit l’association entre l’hyperactivité vésicale et deux bactéries anaérobies Gram positif (Atopobium vaginae et Finegoldia magna).

Microbiote urinaire de l’homme

Les liens précédemment identifiés entre troubles urinaires et microbiote urinaire n’ont pas été retrouvés chez les hommes. La présence de microbiote dans les urines semble dépendante de la façon dont ces dernières sont collectées : ainsi, les urines émises présenteraient quasi-systématiquement des espèces microbiennes tandis que les urines sondées ne montreraient la présence d’un microbiote que dans 40% des cas environ.

Selon une étude menée chez des sujets présentant une hypertrophie bénigne de la prostate, la présence de bactéries détectables dans les urines récoltées après sondage était d’autant plus fréquente que la sévérité des symptômes (score IPSS) était élevée.

Microbiote urinaire et cancer

Les patients présentant un cancer de la vessie auraient un microbiote urinaire plus riche en espèces du genre Streptococcus que les sujets sains. Une autre étude a décrit la sur-représentation du genre Fusobacterium chez les premiers, et la présence spécifique de certaines espèces des genres Corynebacterium, Veillonella et Streptococcus chez les seconds.