Le cancer du sein est-il toujours pris suffisamment tôt en France ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
- Une étude menée en région Midi-Pyrénées montre qu’un un tiers des femmes chez qui un cancer du sein localement infiltrant a été diagnostiqué, reçoivent un premier traitement dans un délai dépassant les 6 semaines recommandées.
- Les délais recommandés sont plus souvent dépassés lorsque la biopsie et le premier traitement sont réalisés dans des centres distincts ou lorsqu’ils sont l’un et l’autre réalisés en centre hospitalo-universitaire (CHU).
- Les CHU supportent cependant une pression spécifique car de nombreuses patientes leurs sont adressées.
Pourquoi est-ce important ?
L’European Society of Breast Cancer Specialists (EUSOMA) a recommandé qu’au moins 80% des patientes atteintes de cancer du sein devaient avoir initié un traitement au maximum dans les 6 semaines post-diagnostic. Dans ce contexte, l’initiation d’un traitement dépend notamment des caractéristiques socioéconomiques des patientes, des patientes elles-mêmes, des caractéristiques cliniques et du type de traitement initié. Bien que ces données proviennent d’une étude régionale, les auteurs évoquent que les résultats pourraient être assez similaires au plan national du fait de l’harmonisation des pratiques en 2003 avec les plans cancers.
Méthodologie
Cette étude française a été menée à partir des données d’une cohorte régionale (Midi-Pyrénées) de femmes ayant un cancer du sein incident invasif non métastatique en 2015 et ayant été traitées. L’objectif était d’explorer si les lieux de réalisation de la biopsie et de la prise en charge thérapeutique influençaient le délai de l’initiation du traitement depuis le diagnostic.
Principaux résultats
Les patientes étaient âgées de 50 à 74 ans, n’avaient pas d’antécédents personnels ou familiaux de cancer ovarien, ni d’antécédents familiaux de cancer du sein. Le traitement initial reçu était principalement une chirurgie. Plus d’une femme sur deux étaient prises en charge dans un seul et même centre de soins.
Sur l’ensemble des femmes incluses (n=505), un tiers (33%) avaient reçu un traitement dans un intervalle de temps depuis le diagnostic qui était supérieur aux 6 semaines recommandées par l’EUSOM.
Le plus souvent, la biopsie et le premier traitement étaient réalisés dans le même centre de soin (principalement en hôpital privé). Cette configuration de prise en charge offrait le délai le plus court entre le diagnostic et le premier traitement.
Les délais étaient globalement plus importants entre le diagnostic et le traitement lorsque la biopsie et le premier traitement étaient réalisés dans différents centres ou lorsque les deux étaient réalisées en CHU. Cependant, les mauvais résultats liés aux CHU sont à pondérer, car ils pourraient traduire le poids des patientes qui sont référées aux CHU par d’autres centres (environ 78% des patientes traitées par les hôpitaux universitaires).
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