Le baricitinib ne donne pas satisfaction dans le cadre du lupus érythémateux systémique modéré à sévère

  • Susan London
  • Résumé d’article
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À retenir 

  • Lorsqu’il est utilisé à une dose plus élevée, le baricitinib (un inhibiteur sélectif oral des Janus kinases 1 et 2) peut améliorer ou non le contrôle de la maladie chez les patients atteints d’un lupus érythémateux systémique (LES) actif, c'est-à-dire modéré à sévère.

Pourquoi est-ce important ?

  • Malgré les options de traitement actuelles, de nombreux patients atteints d’un LES continuent de présenter une maladie active, ce qui entraîne des lésions organiques irréversibles, une mauvaise qualité de vie (QdV) et une mortalité accrue.

Méthodologie

  • Un essai contrôlé randomisé international de phase III a été mené auprès de 760 patients adultes atteints d’un LES actif modéré à sévère ayant reçu le traitement de référence (essai SLE-BRAVE I) :
    • 253 patients ont reçu un placebo.
    • 255 patients ont reçu une dose plus faible de baricitinib (2 mg).
    • 252 patients ont reçu une dose plus élevée de baricitinib (4 mg).
  • Critères d’évaluation principaux : une réponse SRI-4 (SLE Responder Index-4, indice de réponse du LES-4) à la semaine 52, et une dose plus élevée de baricitinib par rapport au placebo.
  • Financement : Eli Lilly and Company.

Principaux résultats 

  • La proportion de patients obtenant une réponse SRI-4 était de 46 % avec le placebo, de 50 % avec une dose plus faible de baricitinib (rapport de cotes [RC] : 1,14 ; P = 0,47) et de 57 % avec une dose plus élevée de baricitinib (RC : 1,57 ; P = 0,016).
  • Les résultats étaient similaires chez les patients présentant une maladie hautement active ou prenant une dose plus élevée de glucocorticoïdes à l’inclusion, et dans les domaines musculosquelettique et muco-cutané de l’activité de la maladie.
  • Les trois groupes n’ont pas différé significativement concernant les critères d’évaluation secondaires tels que la non-utilisation des glucocorticoïdes, les poussées sévères, les pires douleurs, l’atteinte d’un état de faible activité de la maladie lupique et la fatigue.
  • Le taux d’événements indésirables graves était de 7 % avec le placebo, de 9 % avec la dose plus faible de baricitinib et de 10 % avec la dose plus élevée de baricitinib.
  • Le profil de sécurité d’emploi du médicament était cohérent avec celui observé par le passé.
  • Cependant, les résultats de l’essai complémentaire SLE-BRAVE II n’ont pas réussi à reproduire les résultats d’efficacité ci-dessus.

Commentaire d’expert

  • Dans un commentaire, la Dre Laura Durcan, de l’Hôpital Beaumont (Beaumont Hospital) à Dublin, et Grainne Murphy, titulaire d’un diplôme de médecine, chirurgie et obstétrique (MB Bch BAO), d’un PhD et membre du Collège royal des médecins d’Irlande (member of the Royal College of Physicians of Ireland, MRCPI) de l’Hôpital universitaire de Cork (Cork University Hospital), en Irlande, ont écrit : « Le LES est un trouble hétérogène sur le plan clinique et sérologique avec de multiples domaines d’activité et de réponse potentielles. Ces complexités posent des difficultés au niveau de la méthodologie des essais et des critères d’évaluation de la réponse. ...Comme tant de traitements avant lui, le baricitinib a échoué à l’étape de la phase III. Il n’est cependant pas possible de savoir si cet échec relève de la population, des mesures des résultats utilisées ou du traitement de fond. »

Limites

  • Les patients présentant une maladie active sévère affectant les reins ou le système nerveux central ont été exclus.
  • L’essai a été confronté à des problèmes logistiques liés à la pandémie.