L’association entre espaces verts et cancer n’est pas si nette…
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Une large étude prospective a été menée afin d’explorer l’association entre la proximité d’espaces verts autour du lieu de résidence et la survenue d’un cancer. Les conclusions de celle-ci montrent :
- un risque accru de cancers tous sites confondus avec l’augmentation des espaces verts et plus spécifiquement de terres agricoles et des forêts à proximité du lieu de résidence ;
- aucune association entre cancer et espaces verts urbains n’a été mise en évidence ;
- la présence d’espaces verts autour du lieu d’habitation pourrait être « protecteur » vis-à-vis spécifiquement du cancer du sein et « délétère » vis-à-vis du cancer de la prostate.
Ces données indiquent surtout que les bénéfices des espaces verts sur la santé ne sont pas généralisables et que d’autres études de bonnes factures sont encore nécessaires pour y voir clair.
Pour cette étude, 19.408 personnes travaillant pour EDF/GDF en France ont été suivies durant 27 années (1989-2016). Les associations entre l’exposition aux espaces verts à proximité du lieu de résidence qu’ils soient agricoles, urbains ou forestiers et la survenue d’un cancer (toutes causes et plus spécifiquement du cancer de la prostate, du sein, du côlon-rectum, du poumon ou du mélanome) ont été recherchées. Les données concernant l’environnement résidentiel des individus étaient obtenues à partir d’images satellitaires.
Principaux résultats
La cohorte Gazel a inclus 15.011 hommes et 5.614 femmes (âge moyen 43,74 ans, 72,90% d’hommes, 81,50% de non-fumeurs). Les participants ont été enrôlés en 1989 et suivis annuellement.
En 2016, au moment des analyses présentées ici, l’âge moyen de la cohorte était de 71,05 ans et la plupart d’entre eux étaient retraités. Au total, 4.075 cas incidents de cancer ont été enregistrés (prostate 34,38%, sein 9,28%, colorectal 9,01%, vessie 6,58%, poumon 5,82%, mélanome 3,83%).
Les sujets qui ont développé un cancer durant la période de suivi étaient plus susceptibles d’habiter à proximité d’une zone de végétation (hazard ratio (HR) 1,08 [1,02-1,14]). Cette association était retrouvée pour ceux qui habitaient à proximité de terrains agricoles (HR 1,03 [1,00-1,05]), ou de forêts (HR 1,04 [1,00-1,07]). En revanche, aucune association n’a été mise en évidence entre l’habitat à proximité d’espaces verts en milieux urbains et le développement de cancers.
L’analyse spécifique par type de cancer a montré une diminution du risque de cancer du sein, du poumon, et colorectal lorsque les résidences étaient à proximité d’espaces verts. Ces données sont cependant à considérer avec précaution car le nombre de cas pour ces cancers était faible. La proximité d’espaces verts autour du lieu d’habitation a été associée au cancer de la prostate. Une analyse basée sur la classification de l’espace vert urbain, semi-rural ou rural n’a mis en évidence aucune association spécifique. Parallèlement, la proximité de terres agricoles et de forêts était associée à une densité en particules fines PM2,5 plus faible que pour ceux qui habitaient à proximité d’espace verts urbains.
Cette étude ne tient pas compte de l’exposition sur d’autres sites que l’habitation et ne fait pas état de la qualité de l’air associée à ces espaces verts.
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