LAM du sujet âgé : Impact des caractéristiques démographiques, professionnelles, et comportementales des praticiens sur la prise de décision thérapeutique

  • Laurence Rous
  • Actualités Médicales
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

A retenir

  • Les praticiens tolérants à l’incertitude prescrivent moins de chimiothérapie intensive aux patients âgés atteints de LAM.

Pourquoi est-ce important ?

  • Lors de LAM chez le sujet âgé, le praticien a le choix entre 3 alternatives thérapeutiques : traitement intensif (TI), traitement moins intensif (aracytine faible dose, agents hypométhylants), ou soins de support.

Conception de l’étude

  • Etude transversale nationale, conduite auprès des 1337 onco-hématologues identifiés dans la liste de diffusion de la SFH.
  • Questionnaire en ligne de 27 questions regroupées en 3 parties : (1) choix médicaux (6 vignettes cliniques dérivées de la vraie vie) ; (2) caractéristiques socio-professionnelles ; (3) caractéristiques comportementales (expérience de Allais, aversion à l’incertitude et au risque).
  • Analyses par régression logistique multivariée après regroupement des médecins sur la base de leurs choix médicaux (K-means clustering) en 2 groupes homogènes : TI versus non-TI.

Principaux résultats

  • Sur les 230 praticiens avec un questionnaire complété (âge, 42,0±11,2 ans ; universitaire, 72%), 160 appartenaient au groupe TI et 70 au groupe non-TI.
  • Dans le groupe TI, les praticiens présentaient les caractéristiques suivantes : hommes, 57% ; non-conformation à l’axiome d’espérance d’utilité, 56% ; nombre annuel moyen de patients âgés vus pour LAM, 19,1±16,2 ; scores d’aversion à l’incertitude et au risque de 228±127 et 269±120.
  • Dans le groupe non-TI, les caractéristiques étaient les suivantes : hommes, 44% ; non-conformation, 43% ; patients âgés, 24,5±18,5 ; incertitude, 276±149 ; risque, 296±150.
  • L’aversion à l'incertitude (OR [IC95%]=1,15 [1,01;1,30], p=0,039) et chez les hommes, la non-conformation à l’axiome d’espérance d’utilité (OR [IC 95%]=3,45 [1,34;8,85], p=0,010) augmentait la probabilité d’appartenir au groupe TI ; l’augmentation du nombre annuel de patients âgés vus pour LAM diminuait la probabilité d’appartenir au groupe TI (OR [IC 95%]=0,98 [0,96;0,99], p=0,032).

Limites

  • Recommandation individuelle et paternaliste, pas de marqueurs moléculaires dans les vignettes cliniques, pas de proposition d’un traitement à l’étude.