La vitamine D diminue le risque de diabète, mais pas chez tout le monde …

  • Barbarawi M & al.
  • J Clin Endocrinol Metab

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Une méta-analyse fraîchement publiée aide à faire le point sur ce sujet largement controversé depuis de nombreuses années. Les données de plus de 40.000 sujets ont été analysées. Fait particulier, des analyses en sous-groupes ont été réalisées et permettent notamment de mettre en évidence que les sujets pré-diabétiques qui ont reçu une supplémentation en vitamine D modérée à importante (≥1.000 UI/jour) durant un an ou plus ont une diminution du risque de diabète de type 2 (DT2) de 12%.

Pourquoi ces résultats sont intéressants ?

L’effet de la supplémentation en vitamine D vis-à-vis du risque de DT2 reste un sujet controversé notamment par le fait que les essais cliniques randomisés qui ont été réalisés sur le sujet ont porté sur un nombre limité de patients ou de faibles doses de vitamine D.

Méthodologie

Les essais cliniques randomisés disponibles ayant évalué l’effet préventif d’une supplémentation en vitamine D durant au moins un an sur le risque de DT2 ont été identifiés grâce aux bases de données PubMed/MEDLINE, EMBASE et Cochrane Library jusqu’au 15 septembre 2019. Une méta-analyse de ces données a ensuite été réalisée.

Principaux résultats

Au global neuf essais cliniques randomisés ont été inclus (soit 43.559 sujets, âge moyen 63,5 ans). Sept de ces essais ont utilisé des doses modérées à élevées de vitamine D (≥1.000 UI/jour), et cinq d’entre eux ont utilisés des bolus de vitamine D. 

La supplémentation en vitamine D n’a au globale pas diminué l’incidence du DT2 (3.424 cas, 0,96 [0,90-1,03], p=0,30, I2=3%). Certes une tendance à la diminution du risque de DT2 a été mise en évidence, mais celle-ci n’était pas significative si l’on tient compte de l’ensemble des essais inclus : rapport de risque 0,96 [0,90-1,03), p=0,30.

En revanche, si l’on considère seulement les essais ayant été réalisés chez des sujets pré-diabétiques et ayant utilisés des doses modérées à élevées de vitamine D (≥1.000 UI/jour), une diminution significative du risque de DT2 de 12% (RR 0,88 [0,79-0,99]) a été mise en évidence. 

Les essais ayant testé des doses plus faibles, et qui en général ont été menés sur la population générale, n’ont pas montré de réduction du risque de développer un diabète de type 2 (RR 1,02 [0,94-1,10]). 

D’autres analyses ont évalué le risque de DT2 chez les sujets qui à l’inclusion avaient un IMC <30kg/m2. Les résultats ont montré qu’une supplémentation en vitamine D à dose modérée ou élevée constituait un réel bénéfice (diminution du risque de DT2 de 32%) dans cette population. En revanche, aucun bénéfice n’a été retrouvé chez les sujets qui avaient un IMC ≥30kg/m2.