La variole du singe peut-elle être transmise aux animaux de compagnie ?
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
Au 23 juin 2022, 330 cas confirmés de variole du singe (Monkeypox) ont été rapportés en France. Face à cette situation, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a été saisie en urgence pour évaluer quels animaux de compagnie sont susceptibles d’être infectés par ce virus en cas de transmission par un être humain.
Les espèces animales les plus à risque
Tout d’abord, il est nécessaire de distinguer :
- La réceptivité : capacité d’une espèce animale à héberger un virus sans forcément développer de symptômes ;
- La sensibilité : capacité d’une espèce animale à exprimer des signes cliniques et/ou des lésions dues à un virus.
En l’état actuel des connaissances, l’ANSES estime que :
- Les lagomorphes (lapins, lièvres) sont réceptifs et sensibles en conditions expérimentales (animaux les plus représentés au sein des nouveaux animaux de compagnie) ;
- Les sciuridés (écureuils, chiens de prairie) sont réceptifs et sensibles et semblent être la famille possiblement la plus à risque de contamination par l’être humain (détention et vente de ces animaux non autorisées en France) ;
- Les rongeurs de compagnie (rats bruns, souris, cobayes, hamsters) semblent peu réceptifs au virus à l’âge adulte mais les plus jeunes pourraient l’être ;
- Les furets et les chiens : absence de données mais aucun cas clinique n’a été rapporté ;
- Les chats : une seule étude sérologique avec des résultats négatifs et aucun cas clinique rapporté.
Les précautions à prendre
Lorsqu’une personne est infectée par le virus de la variole du singe, les mesures de précaution pour limiter la diffusion aux animaux de compagnie sont :
- Éviter au maximum les contacts avec l’animal, si possible en le faisant garder par une autre personne le temps de l’isolement ;
- Se laver les mains puis mettre des gants et un masque à usage unique avant chaque contact avec l’animal.
Les vétérinaires recevant en consultation des animaux dont le propriétaire est symptomatique doivent être particulièrement vigilants afin de détecter d’éventuels signes précoces de passage du virus de l’humain à l’animal. Il serait utile d’organiser un programme de surveillance impliquant les vétérinaires de terrain.
Il est important de noter que les données relatives à la réceptivité des animaux de compagnie vis-à-vis de ce virus sont très limitées, les conclusions de cette expertise de l’ANSES sont donc susceptibles d’évoluer.
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