La vaccination contre le papilloma virus pourrait avoir d’autres avantages que ceux actuellement mis en avant

  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une association significative et robuste a été mise en évidence entre l’infection à papillomavirus (HPV) et les maladies cardiovasculaires à partir d’une cohorte nationale de femmes américaines représentatives de la population.
  • Après ajustement, l’augmentation du risque de maladie cardiovasculaire avec un statut HPV positif serait de 66% pour l’ensemble des femmes et même de 89% pour celles âgées de 50 à 59 ans.
  • Cette association était significative pour les femmes non vaccinées, mais pas pour celles qui l’étaient.

Pourquoi est-ce important ?

Si le tabagisme, l’hypertension, l’obésité, les dyslipidémies et le diabète sont des facteurs de risque bien identifiés de maladies cardiovasculaires, en revanche d’autres facteurs moins conventionnels pourraient contribuer jusqu’à 20% des maladies cardiovasculaires. Les résultats présentés ici corroborent ceux d’autres études ayant démontré que la présence d’une infection par HPV multipliait par 3 le risque de maladie coronarienne chez les femmes et de 50% le risque d’athérosclérose. Plusieurs auteurs suggèrent que des processus directs et indirects entreraient en jeu comme notamment l’inflammation chronique.

Méthodologie

Cette étude transversale américaine a inclus 9.353 femmes âgées de 20 à 59 ans issues de la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) 2003-2016. Leur statut HPV a été testé. Les maladies cardiovasculaires développées étaient autodéclarées et incluaient les maladies coronariennes, les infarctus du myocarde, l’angor et l’AVC.

Principaux résultats

Par rapport aux femmes sans infection HPV, celles qui étaient infectées avaient tendance à être un peu plus jeunes (âge moyen 38 ans versus 40 ans), et plus souvent fumeuses ou consommatrices d’alcool que les premières.

Au global, 40,8% des femmes étaient positives au test explorant la présence d’ADN de l’HPV et parmi les femmes infectées, 9,0% avaient été vaccinées. Si globalement 3,0% de l’ensemble de la cohorte a déclaré avoir eu une maladie cardiovasculaire, les atteintes cardiovasculaires étaient plus fréquentes chez les femmes infectées par l’HPV que chez les autres (4,0% versus 2,4%).

La présence d’une infection vaginale à HPV était significativement associée à la survenue d’une maladie cardiovasculaire (odds ratio (OR) 1,66 [1,28-2,16]), même après ajustement sur les facteurs sociodémographiques, le style de vie (consommation d’alcool, tabagisme, nombre de partenaires, activité physique), les antécédents médicaux, les antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire et la prise d’anti-hypertenseur (ORa 1,54 [1,15-2,08]). L’association, toujours après ajustement, était plus forte chez les femmes de 50 à 59 ans (ORa 1,89 [1,19-3,00]) que chez les autres.

Les chercheurs ont montré que l’association était significative chez les femmes non vaccinées contre l’HPV (OR 1,63 [1,18-2,25]), mais pas chez celles qui l’étaient (OR 0,50 [0,07-3,51]).

Principales limitations

Les maladies cardiovasculaires étaient auto-déclarées.