La sévérité de l’apnée du sommeil a-t-elle une influence sur la rigidité artérielle ?
- Joyeux-Faure M & al.
- Thorax
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
-
Selon une étude menée chez près de 900 patients français issus d’un même centre hospitalier, la sévérité du SAOS ne constituerait pas un facteur indépendant influençant la rigidité artérielle. Dans cette population, où 94% des patients présentaient un diagnostic de SAOS, la vitesse d’onde du pouls (VOP) au niveau carotido-fémoral ne semble pas être associée à d’autres facteurs de risque que ceux connus traditionnellement.
-
L’éditorial accompagnant cet article souligne l’existence de certaines limites pouvant réduire la généralisation de ces résultats, comme la présence quasi-exclusive de sujets SAOS ou l’utilisation de valeurs seuils, plutôt que celle de variables continues, pour évaluer l’influence des différents paramètres. Pour autant, il souligne l’utilité de ce travail, dans un contexte où les données sont encore contradictoires et où la nécessité d’études longitudinales permettant d’étoffer l’idée d’une causalité entre SAOS et rigidité artérielle se fait ressentir.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
La rigidité artérielle est reconnue comme un important facteur prédictif indépendant d’atteinte des organes cibles et de mortalité cardiovasculaire. Cependant, si l’augmentation de la vitesse de l’onde de pouls (VOP) apparaît associée à celle de la rigidité aortique, les résultats sont moins probants chez le sujet obèse. L’existence de comorbidités, et notamment le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS), pourraient notamment expliquer les discordances observées dans cette population. Cette étude visait à éclaircir la question.
Méthodologie
L’analyse a été menée à partir de 893 sujets présentant ou suspectés de SAOS ayant participé à l’une des 9 études menées localement par l’équipe de chercheurs entre 2006 et 2015, et qui avaient bénéficié à la fois d’une évaluation clinique complète, d’une polysomnographie et d’une mesure de la VOP au niveau carotido-fémoral.
Principaux résultats
-
La cohorte recrutée comportait 893 patients (72% d’hommes) qui présentaient une VOP moyenne 10,4±2,3 m/s et un IMC moyen de 30±7 kg/m² dont 22% de sujets ayant un IMC normal. Le diagnostic de SAOS a été confirmé pour 84% d’entre eux.
-
L’analyse univariée met en évidence une association entre la VOP et l’âge, le sexe masculin, la PAS ou la présence d’un diabète (p<0,01) ou encore la présence d’une dyslipidémie (p=0,03) ou d’un score de somnolence ESS≥ 9 (p=0,04). En revanche, elle n’était pas associée à un fort Index d'Apnée du Sommeil ≥30 par heure, à l’obésité ou aux mesures issues de l’oxymétrie.
-
L’analyse multivariée met en évidence une association entre la VOP et l’âge, la PAS et la présence d’un diabète (p<0,01) mais aucune association avec la sévérité de l’apnée.
Principales limitations
La population incluse, issue de différentes études, n’était pas homogène. Des biais de recrutement ne peuvent être exclus.
Financement
Cette étude a été financée par des fonds publics français et un financement issu de fondation.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé