La résistance aux antibiotiques demeure problématique au niveau mondial
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Le Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens et de leur usage (GLASS – Global Antimicrobial Resistance and Use Surveillance System), piloté par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a publié un rapport sur les taux de résistance aux antimicrobiens (RAM) chez l’être humain à partir des données fournies par 27 pays1.
Globalement, les tendances en matière de RAM sont restées stables depuis 4 ans. Cependant, les septicémies dues à des souches résistantes d’Escherichia Coli et de Salmonelle spp, ainsi que les infections à gonocoque résistant ont progressé d’au moins 15% par rapport à 2017.
Les infections bactériennes courantes sont de plus en plus concernées par la RAM. Ainsi, plus de 60% des Neisseria gonorrhoeae sont résistantes à la ciprofloxacine, très utilisée. Plus de 20% des isolats de Escherichia Coli sont résistants aux traitements de première intention (ampicilline et cotrimoxazole) et de deuxième intention (fluoroquinolones).
Des taux de résistance supérieurs à 50% concernent des bactéries souvent responsables de septicémies en milieu hospitalier, par exemple Klebsiella pneumoniae et Acinetobacter spp. Le traitement fait alors appel aux carbapénèmes, mais 8% des Klebsiella pneumoniae leur résistent, ce qui aboutit à une impasse thérapeutique.
Des recueils de données variables selon les pays
Les pays moins bien couverts en matière de dépistage (principalement les pays à revenu faible ou intermédiaire) sont plus susceptibles de signaler des taux de RAM significativement plus élevés pour la plupart des combinaisons agent pathogène-médicament. Cela tient sans doute au nombre limité d’hôpitaux de référence (communiquant des informations au GLASS) dans beaucoup de ces pays. Il s’agit souvent des hôpitaux qui prennent en charge les patients les plus malades, et qui sont donc les plus susceptibles d’avoir reçu un traitement antibiotique au préalable.
Par exemple, les niveaux médians de RAM observés dans le monde étaient de 42% pour E. coli et de 35% pour Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline – SARM – les deux indicateurs de la RAM inscrits dans les objectifs de développement durable. Mais lorsque l’on ne retient que les pays dont la couverture de dépistage est élevée, ces niveaux sont nettement inférieurs, à savoir respectivement 11% et 6,8%.
L’objectif de l’OMS est qu’au moins 60% des antimicrobiens consommés appartiennent au groupe Access (antibiotiques dont l’accessibilité est essentielle), c’est-à-dire des molécules qui selon la classification AWaRE de l’OMS, sont efficaces dans un large éventail d’infections courantes et présentent un risque relativement faible d’engendrer une résistance. Pour mémoire, l’outil AWaRE (AdoptAWaRe, Handle antibiotics with care)2 classe les antibiotiques en trois groupes : antibiotiques dont l’accessibilité est essentielle, antibiotiques à utiliser sélectivement et antibiotiques de réserve2.
Depuis 2017, le GLASS a obtenu la participation de 127 pays représentant 72% de la population mondiale. Mais l’interprétation des taux de RAM reste difficile du fait de la couverture insuffisante des dépistages et de la faible capacité des laboratoires, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Aussi l’OMS prône la mise en place d’enquêtes nationales représentatives sur la prévalence de la RAM et une augmentation du nombre des laboratoires de qualité garantie.
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