La prise en charge non optimale de l’AIT aux urgences…
- Gennesseaux J & al.
- J Stroke Cerebrovasc Dis
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
Malgré son risque élevé de récidive à court terme, l’accident ischémique transitoire (AIT) ne bénéficie pas toujours d’une prise en charge aux urgences conforme aux recommandations [1], conclut une enquête menée auprès de praticiens de l’Est de la France (Est-RESCUE). En effet, les recours au bilan d’imagerie précoce, l’exhaustivité du bilan cardiovasculaire, ainsi que l’orientation ou la décision thérapeutique n’y sont pas toujours conformes. Les auteurs de cette étude posent l’hypothèse qu’établir des protocoles territoriaux entre les différentes spécialités concernées et développer des “cliniques de l’AIT” permettraient d’améliorer ce constat.
Principaux résultats de l’enquête
Les résultats de l’enquête ont été obtenus auprès de 71 praticiens parmi les 542 praticiens du réseau Est-RESCUE, issus de 25 hôpitaux régionaux publics dont 3 CHU : 80% disposaient de moyens pour un monitoring cardiaque et 76%, 48% et 36% disposaient d’un service de cardiologie, neurologie et d’un service neurovasculaire. Par ailleurs, les établissements des praticiens étaient tous équipés d’une tomodensitométrie 24 heures sur 24, mais 16% n'avaient pas d'IRM et 32% n’étaient pas en mesure de réaliser des investigations cardiaques complètes (ECG, écho-doppler des troncs supra-aortiques et échographie transthoracique).
Seulement 4,3% des répondants disaient avoir accès à l'IRM pour 80% à 100% des patients atteints d'un AIT, contre 80,3% concernant l’accès au scanner. Le délai d’accès n’était inférieur à 3 heures que pour 58,8% des répondants.
Si l’ECG était réalisé dans les 3 heures pour 98,6% des praticiens participants, le monitoring cardiaque sur au moins 12 heures n’était réalisable pour 80-100% des patients que pour 32,4% des participants. De plus, 75,4% et 64,3% des praticiens ont déclaré que moins d’un quart de leurs patients pouvait respectivement bénéficier d’une échographie transthoracique et d’un écho-doppler.
Concernant la prise en charge thérapeutique, 97,1% des praticiens disaient prescrire un antiplaquettaire en l’absence de FA ou de traitement anticoagulant en cours. Ils prescrivaient systématiquement de l’aspirine. La fréquence de la prescription d’un traitement antihypertenseur ou de statines était faible (27,1% et 2,9% respectivement). Selon les auteurs, l'absence de surveillance de la pression artérielle et d'exploration des anomalies lipidiques dans le service d’urgences, pré-requis indispensables, expliquerait ce constat.
Pour 45,7% des praticiens interrogés, un avis neurologique était systématiquement demandé, avec une réponse obtenue dans les 3 heures pour 78,6% d’entre eux. Lorsqu’ils étaient demandés, les avis cardiologique et neurologique n’étaient jamais obtenus pour 52,2% et pour 18,6% d’entre eux.
[1] American College of Emergency Physicians Clinical Policies Subcommittee (Writing Committee) on Suspected Transient Ischemic Attack, Lo BM, Carpenter CR, et al. Clinical policy: critical issues in the evaluation of adult patients with suspected transient ischemic attack in the emergency department. Ann Emerg Med 2016;68:354-370.
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