La prévalence des infections nosocomiales ne baisse plus
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
Tous les cinq ans, l’ENP (enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissements de santé) fait le point sur les infections nosocomiales en France. Les résultats qui viennent d’être publiés portent sur la période 2012-2017. Ils montrent que la prévalence des patients infectés en établissements de santé est stable pour la première fois : 5%, soit un patient hospitalisé sur vingt. Les principales bactéries en cause sont les entérobactéries, dont Escherichia Coli qui représente le quart des infections, et le staphylocoque doré (13% de prévalence).
Les services de réanimation sont les principaux touchés, avec un patient infecté sur quatre. Rien d’étonnant : ils accueillent des patients plus vulnérables et souvent exposés à des dispositifs invasifs multiples.
Cependant, la proportion des infections après chirurgie est en hausse : elle passe de 13,5% à 16% pour les infections du site opératoire, soit au deuxième rang des infections les plus fréquentes, derrière les infections urinaires (28%) et devant les pneumonies (15,5%). Ces résultats sont cohérents avec les données 2016 du Raisin (Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales), qui mettent l’accent sur certaines interventions en chirurgie orthopédique (notamment les prothèses du genou) et sur la chirurgie des varices des membres inférieurs. Les infections sur site opératoire pourraient être favorisées par certains facteurs de risque comme le tabagisme, le diabète ou l’hypertension artérielle. Santé publique France rappelle que bien souvent l’antibioprophylaxie avant intervention chirurgicale n’est pas conforme aux recommandations.
Enfin, la proportion des SARM (staphylocoques dorés résistants à la méticilline) a diminué de 38% à 27%, la prévalence des patients infectés par un SARM représentant aujourd’hui près d’un patient sur 500.
Santé Publique France rappelle que le pilotage des missions nationales des centres d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias) lui a été confié. Elle a mis en place une nouvelle organisation (dans laquelle le RAISIN disparaît) dans le but de surveiller l’intégralité du parcours de santé du patient : soins de ville, établissements médico-sociaux et établissements de santé. Pour cela, elle a défini cinq missions nationales, qui seront confiées à des équipes locales sur appel à projet. Trois missions sont déjà pourvues : Surveillance et prévention de la RATB en établissement de santé, confiée au CPias Grand Est associé au CPias Nouvelle Aquitaine ; Surveillance et prévention des infections associées aux dispositifs invasifs, confiée au CPias Centre Val de Loire ; Soutien aux actions de prévention : évaluation, formation communication, documentation, confiée au CPias Nouvelle-Aquitaine associé au CPias Iles de Guadeloupe.
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