La plupart des Français associent nutrition et risque de cancer

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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En France, la perception des cancers par la population (prises en charge, facteurs de risque, prévention, dépistages, évolutions) est appréhendée par le baromètre cancer, publié pour l’Institut national du cancer (INCa) et Santé publique France (SPF). Conduit précédemment en 2005 et 2010, celui réalisé en 2015 a été mené auprès de 3.764 personnes âgées de 15 à 85 ans et n’ayant jamais été soignées pour un cancer. Un de ses axes a porté sur la perception du risque de cancer lié à la nutrition, concept intégrant l’alimentation et l’activité physique (selon la définition de l’OMS).

Au total, 90,8% des personnes interrogées pensent que l’alimentation a un rôle important dans l’apparition des cancers. Plus les niveaux de diplôme et de revenus augmentent, plus la proportion des personnes partageant cette opinion augmente.

Cependant les opinions varient selon les aliments considérés. Ainsi, respectivement 62,2% et 54,6% des personnes interrogées pensent que la consommation de charcuteries et de sel ou d’aliments salés augmente le risque de cancers (respectivement 62,3% et 55,6%). Les personnes en insécurité alimentaire sont moins nombreuses à partager cette opinion. Une petite majorité (58,1%) considère que la consommation de fruits et légumes diminue le risque de cancers. Mais seuls 42,6% associe la consommation de viande rouge avec le risque de cancer et 11,8% la consommation de lait et de produits laitiers avec un bénéfice sur ce risque. Elles sont même 52,9% à penser que le lait n’a aucune influence sur ce risque, alors que son effet bénéfique est établi.

L’activité physique est perçue comme protectrice par 70,0% des personnes interrogées, le surpoids et l’obésité comme facteurs de risque par 75,5%. Mais les personnes ayant un IMC (indice de masse corporelle) normal sont plus nombreuses (77,6%) à percevoir l’effet délétère du surpoids et de l’obésité sur le cancer que les personnes en surpoids (73,6%) ou obèses (71,3%).

Seules 34% des femmes ont conscience du rôle protecteur de l’allaitement, 37,9% pensant qu’il n’a aucun rôle sur le risque de survenue d’un cancer.

Pour la plupart des facteurs nutritionnels, la perception des risques s’est améliorée entre 2010 et 2015. Les auteurs de la publication souhaitent que la prochaine étude évalue la perception des liens entre cancers et aliments ultra-transformés et produits issus de l’agriculture biologique.

Pour mémoire, le document rappelle quels sont les principaux facteurs pertinents pour la population française «  pour lesquels les niveaux de preuve sont jugés convaincants ou probables :

• la surcharge pondérale, la consommation de boissons alcoolisées, la consommation excessive de viandes rouges, de charcuteries et d’aliments conservés par le sel augmentent le risque de cancers ; 

• la consommation de produits céréaliers complets, de fruits et légumes, de fibres alimentaires, de pro­duits laitiers (y compris le lait), de café, l’activité phy­sique et l’allaitement (pour le cancer du sein chez la femme qui allaite) réduisent le risque de cancer. 

Pour d’autres facteurs (viandes blanches, poissons, pommes de terre), le niveau de preuve est limité ou non concluant. »