La pleine conscience au service de la satisfaction conjugale

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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S’ils jouissent d’un réel essor ces dernières années dans le champ du développement personnel, les exercices de pleine conscience sont aussi utilisés dans la prise en charge de certains troubles, selon deux modalités (Mindfulness-Based Stress Reduction et Mindfulness-Based Cognitive Therapy). Cette approche permet au sujet de se focaliser dans le moment présent et sans jugement sur ses sensations, émotions et pensées et sur son environnement immédiat. Elle a été peu étudiée dans le domaine des relations de couple : les quelques études parues sur le sujet confirment cependant que la satisfaction conjugale est globalement meilleure lorsque les partenaires pratiquent et ont un haut niveau de pleine conscience. Elle aiderait en effet à prendre plus volontiers en compte les intérêts communs du couple plutôt que ses propres intérêts, à mieux gérer les sources de stress néfastes pour la relation et favoriserait l’acceptation des comportements de son conjoint.

Méthodologie

L’étude a recruté 10 couples hétérosexuels âgés de 20 à 55 ans et en couple depuis au moins 6 mois. Les femmes étaient randomisées entre la pratique de la relaxation et la pleine conscience (6 séances d’une quinzaine de minutes à domicile) et l’évaluation de la satisfaction conjugale chez les deux partenaires immédiatement puis 1 mois après la fin du programme.

Principaux résultats

Globalement, les couples étaient ensemble depuis 6 mois à 5 ans et les deux tiers n’avaient pas d’enfants. La plupart avait un niveau d’études compris entre le baccalauréat et le master.

La satisfaction conjugale a été évaluée à partir de l’Echelle d’ajustement dyadique (DAS-16) qui comportait 16 affirmations avec lesquelles les participants précisaient leur degré d’adhésion (exemple : «nous sommes généralement d’accord sur les prises de décisions importantes», «je me confie à mon partenaire», «nous rions ensemble»…). Elle a été évaluée à l’inclusion, immédiatement après les séances, puis 1 mois après. Elle était équivalente entre les deux groupes à l’inclusion. Les deux types d’entraînements audio ont significativement amélioré la satisfaction conjugale entre le pré et post-test (p =0,019). Mais à 1 mois post-test, seules les améliorations du groupe pleine conscience étaient maintenues.

Si cette étude est limitée par la pratique exclusivement féminine (encouragée ici du fait des difficultés d’intégrer des hommes motivés) et par la durée de la pratique et du suivi. Elle suggère toutefois un intérêt de cette pratique.