La plazomicine : une nouvelle alternative dans le traitement des infections urinaires compliquées
- Wagenlehner FME & al.
- N Engl J Med
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
L’étude EPIC montre que la plazomicine à raison d’une injection par jour à la dose de 15 mg/kg, est non inférieure au méropénème (1g toutes les 8 heures) dans le traitement des infections urinaires compliquées et des pyélonéphrites aiguës liées à des entérobactéries multirésistantes, y compris celles productrices de bêta-lactamases à spectre étendu ou résistantes aux autres aminoglycosides. Le critère composite englobant la guérison sur le plan clinique et microbiologique, était atteint plus souvent dans le groupe plazomicine que dans le groupe méropénème à 5 jours et lors de la visite post-traitement. La fréquence des récidives cliniques et microbiologiques (bactériuries asymptomatiques) était également réduite par la plazomicine.
Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?
Les carbapénèmes puis les aminoglycosides sont classiquement utilisés dans les infections urinaires compliquées, mais des résistances commencent à apparaître et de nouvelles alternatives sont fortement attendues. La plazomicine, un aminoglycoside modifié pour échapper à la dégradation par les enzymes de résistance, est une nouvelle molécule active sur toutes les entérobactéries multirésistantes connues, y compris celles productrices de carbapénémases. L’étude EPIC (évaluation de la plazomicine dans les infections urinaires compliquées) vient de comparer son efficacité et sa sécurité à celles du méropénème.
Méthodologie
EPIC est un essai randomisé de phase 3, multicentrique et international. Il a inclus des patients atteints d’infection urinaire compliquée, y compris des pyélonéphrites aiguës, et les a randomisés pour recevoir de la plazomicine en intraveineuse 1 fois par jour (15 mg/kg) ou bien du méropénème (1g toutes les 8 heures). Le passage à un traitement par voie orale (lévofloxacine 500 mg 1x/j de préférence) pouvait être envisagé après un minimum de 4 jours d’administration intraveineuse et prolongé jusqu’au 7e ou 10e jours après initiation du premier traitement. Une première évaluation clinique et microbiologique était réalisée à 5 jours, la guérison était vérifiée 15 à 19 jours après l’initiation du traitement, puis un suivi était réalisé 24 à 32 jours plus tard.
Résultats
- L’étude a enrôlé 609 patients atteints d’infection urinaire compliquée (58,2%) ou de pyélonéphrite (41,8%). Parmi eux, 604 ont pu être inclus dans l’analyse d’efficacité et de sécurité en intention de traiter et 388 ont participé à l’analyse microbiologique.
- L’âge moyen était de 59,4 ans et 72,2% des participants avaient une fonction rénale altérée.
- Les uropathogènes les plus fréquemment isolés étaient Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae.
- Après 5 jours de traitement, le critère composite de guérison (guérison clinique et éradication microbiologique) a pu être obtenu chez 88,0% des patients du groupe plazomicine et 91,4% du groupe méropénème. Ces chiffres étaient respectivement de 81,7% et de 70,1% lors de la visite post-traitement.
- L’éradication microbiologique était similaire à 5 jours ou à la fin traitement par voie intraveineuse dans les deux groupes. Mais le groupe plazomicine prenait l’avantage lors de la visite post-traitement et de suivi, y compris lorsque l’infection était liée à une entérobactérie productrice de bêta-lactamases à spectre étendu ou résistante aux autres aminoglycosides.
- Lors de la visite de suivi, les patients qui avaient une récidive clinique (1,6% vs 7,1%) ou microbiologique (3,7% vs 8,1%) étaient moins nombreux dans le groupe plazomicine que dans le groupe méropénème.
- Sur le plan de la sécurité, les événements indésirables les plus fréquemment observés dans le groupe plazomicine étaient des diarrhées, hypo- ou hypertension, céphalées, nausées et vomissements. Le nombre d’effets indésirables graves a été similaire dans les deux groupes (aucun décès lié au traitement). En ce qui concerne l’altération de la fonction rénale, peu de patients ont eu une augmentation des taux sériques de créatinine ≥0,5 mg/dL (≥µ40 mol/L) par rapport à l’inclusion : 7% des patients du groupe plazomicine et 4% du groupe méropénème.
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