La parité influencerait le remodelage cardiaque
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Selon une étude rétrospective tirée de la cohorte Framingham Health Study (FHS), le fait d’avoir accouché de plusieurs enfants vivants à la naissance est associé à une fonction systolique du ventricule gauche plus faible chez la mère. Ceci semble lié à une moins bonne déformation (ou strain) myocardique de type circonférentiel et à une dyssynchronie cardiaque. Cette observation semble dépendante du nombre de grossesses vivantes, celles en ayant eu au moins 3 ayant des chiffres significatifs par rapport aux femmes nullipares.
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Cette observation ne semblait cependant pas associée à un devenir cardiovasculaire plus mauvais sur le plan de la survenue d’une maladie cardiovasculaire, malgré une association au risque d’insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection réduite (ICFEr).
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Les auteurs plaident pour des travaux aidant à comprendre les mécanismes sous-jacents du remodelage myocardique à l’œuvre. Dans le délai, l’information sur les antécédents de grossesse devrait être recueillies chez les femmes dans le cadre d’un bilan cardiovasculaire.
Pourquoi est-ce important ?
L’impact de la grossesse sur le risque cardiovasculaire n’est pas parfaitement établi mais de précédentes études observationnelles suggèrent une influence de la parité sur la survenue de maladies cardiovasculaires, de coronaropathie, de fibrillation atriale et d'hospitalisation pour infarctus du myocarde. Afin de mieux qualifier ces associations, une étude a été conduite à partir des données échocardiographiques et le suivi d’un large panel de femmes formé par compilation de plusieurs cohortes.
Méthodologie
Cette étude a été menée à partir des données des femmes ayant un nombre connu de naissances vivantes qui avaient participé à l'étude FHS et avaient participé à l’un des suivis dans lequel un bilan échocardiographique avait été réalisé. Dans un second temps, l'association entre cette parité et la survenue d’une maladie cardiovasculaire ou d’un décès d’origine cardiovasculaire a été évaluée après avoir poolé les données des femmes issues de plusieurs cohortes (FHS Offspring, CHS, MESA, PREVEND).
Principaux résultats
Au total, parmi les 3.931 femmes de l’étude FHS (âge moyen 49 ans) 1% avaient un traitement antihypertenseur, 4% avaient un diabète et 16% étaient fumeuses.
Celles qui avaient donné naissance à au moins 3 enfants vivants avaient une fraction de raccourcissement du ventricule gauche qui était moins bonne que celle mesurée chez les nullipares. La déformation circonférentielle était également moins bonne chez ces femmes et augmentait avec le nombre de naissances après ajustement multivarié. Aucune association n’a été identifiée concernant les autres mesures de déformation cardiaque (strain longitudinal et strain radial). Enfin, la synchronisation cardiaque était également moins bonnes.
À partir des données de la cohorte poolée, soit qui a rassemblé 12.635 patientes (âge moyen 48 à 73 ans selon les cohortes), parmi lesquels ont été recensés 832 cas d’insuffisance cardiaque (225 ICFEr, 298 IC avec fraction d’éjection préservée ICFEp, 309 non classées), 582 cas d’infarctus du myocarde et 703 cas d'accident vasculaire cérébral. Parmi elles, aucune association n’a été identifiée entre parité et risque d’évènement. Cependant, celles qui avaient eu au moins 5 naissances vivantes avaient un risque plus élevé de développer une ICFEr par rapport aux femmes nullipares (HR 1,93 [1,19-3,12], p=0,008) tandis que leur risque d’ICFEp était plus faible (HR 0,58 [0,37-0,91], p=0,02).
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