La meilleure période pour la vaccination antigrippale n’est peut-être pas celle que l’on croit...

  • Ray GT & al.
  • Clin Infect Dis

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Selon une étude américaine, la vaccination antigrippale verrait son efficacité diminuer avec le temps au cours d’une saison : ainsi, le risque de présenter un test influenza positif augmente de 16% pour chaque tranche de 28 jours supplémentaires écoulés depuis la vaccination. Les personnes vaccinées depuis au moins 154 jours avaient un risque multiplié par plus de 2 (OR : 2,06) d’avoir un test positif par rapport à ceux vaccinés 14 à 41 jours auparavant.

  • Ce résultat pose la question du moment le plus opportun pour mener les vaccinations : pourrait-on statistiquement prévenir plus de cas si la période de vaccination était retardée ? Sur ces données, les auteurs ont estimé que 9 cas de grippe pourraient être évités pour 1.000 vaccinations repoussées du 1er octobre au 26 novembre. Ils reconnaissent cependant que retarder la vaccination peut conduire une personne à y échapper ou à contracter la maladie avant d’en bénéficier.

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

Il est admis que l’efficacité du vaccin antigrippal diminue d’une saison à l’autre et plusieurs études avancent que cette efficacité diminuerait également au cours de la saison. Celles-ci reposaient sur une approche comparative de personnes testées positivement à d’autres testées négativement. Cette méthodologie est source de biais. Dans l’étude présentée ici, les auteurs ont évalué la saisonnalité des tests influenza positifs en comparant ces résultats à la saisonnalité d’un test positif au VRS.

Méthodologie

  • Ce travail a été conduit à partir d’une base de données médicales d’assurés californiens (KPNC). Pour toutes les années allant de 2010-11 à 2016-17, les auteurs ont identifié les personnes de 2 ans ou plus ayant été vaccinées contre la grippe entre le 1er septembre et le 31 mars et ayant réalisé un test la même année 14 jours ou plus après la vaccination.

  • L’analyse statistique a pris en considération l’âge, le sexe, la région géographique de résidence, et un score de risque DxCG reflétant l’état de santé et la propension à recourir aux soins.

Principaux résultats

  • L’analyse a été menée sur la base de 49.272 vaccinations correspondant à 44.959 patients uniques, dont la majorité avait été réalisée entre le 1er janvier et le 23 février. Parmi ces sujets, 13% et 3% ont été testés positifs la même année pour influenza A et influenza B respectivement, tandis que 8% étaient positifs au VRS et 61 personnes (0,1%) ont été testées positives pour la grippe et le VRS.

  • Dans un modèle d’analyse incluant notamment l’âge et le score DxCG, les sujets vaccinés 42 à 69 jours auparavant avaient un risque d’avoir un test positif pour la grippe augmenté de 32%  par rapport à ceux vaccinés 14 à 41 jours auparavant (un odds ratio (OR) de 1,32 d’avoir un test positif pour la grippe [1,11-1,55]). Ce chiffre était de 2,06 [1,69-2,51] en considérant les sujets vaccinés 154 jours ou plus auparavant.

  • Chaque fois que la période séparant la vaccination du test augmentait de 28 jours, le risque d’être testé positif augmentait de 16% (OR : 1,16 [1,13-1,20]).

  • Ce résultat était confirmé lorsque l’analyse était restreinte aux tests positifs pour influenza A, alors qu’ils n’étaient significatifs qu’au-delà de 126 à 153 jours pour influenza B. Parallèlement, aucune variabilité intrasaisonnière n’a été identifiée concernant les tests positifs au VRS.

Financement

L’étude a reçu des fonds publics américains.