Plus de 560 personnes ont déjà réalisé un vol spatial. La NASA a mis en place un programme de certification médicale strict permettant de sélectionner des candidats aux missions spatiales professionnelles ayant un excellent état de santé et une bonne condition physique. Mais, qu’adviendra-t-il avec les vols spatiaux commerciaux privatisés ? Des recommandations sont émises par les compagnies de vols spatiaux et un consentement éclairé est souhaité pour ce type de vol. Quoi qu’il en soit, des médecins doivent se préparer à évaluer les candidats selon des critères inhabituels pour nombreux d'entre eux.
Quels sont les différents vols possibles ?
À l’avenir il sera possible de partir plus ou moins loin et plus ou moins longtemps. Les vols dits sub-orbitaux consistent à voler à une altitude de 100 km ou plus au-dessus de la surface de la mer. Ces vols sont la plupart du temps courts (quelques minutes), alors que les vols orbitaux, comme ceux permettant de rejoindre la station spatiale internationale peuvent durer des jours ou des mois.
Quels sont les risques inhérents à un vol spatial ?
- Dans l’espace les modifications physiologiques et adaptatives du corps varient en fonction de la durée du vol spatial lui-même.
- Lors des phases de lancement et de l’ascension des véhicules spatiaux, les passagers sont soumis à des pressions importantes pouvant causer une gêne ou une anxiété chez certaines personnes.
- Une fois en orbite, les sujets peuvent ressentir des maux de tête, des vomissements, des nausées, symptômes regroupés sous le terme de « mal des transports spatiaux ». Ceux-ci apparaissent généralement les premiers jours.
- Une mission sur la Lune ou plus tard sur Mars, exposent notamment à des rayonnements cosmiques importants.
- Les vols prolongés en microgravité entraînent des adaptations physiologiques et des altérations significatives du corps, avec une concentration des fluides vers le compartiment central et la tête associée à des congestions du visage et à des maux de tête. Le corps met en place des processus adaptatifs, comme une diurèse accrue pour réduire le volume de liquide extracellulaire et du plasma, ce qui entraîne une diminution du poids et du métabolisme jusqu’à atteinte d’un nouvel état d’équilibre.
- La fonction respiratoire et les échanges gazeux ne semblent pas réellement affectés par la microgravité. L’excès de dioxyde de carbone est exfiltré du vaisseau et la circulation d’air adaptée, la qualité de l’air à l’intérieur de l’habitacle ne constitue donc pas une préoccupation spécifique. La microgravité entraîne également une modification relative de la position des organes abdominaux, avec décalage vers le haut du diaphragme responsable d’une diminution de 15% de la capacité fonctionnelle résiduelle, mais sans grand impact sur les échanges gazeux et la ventilation.
- La fonction cardiaque s’adapte rapidement sans troubles du rythme graves. Les réponses des barorécepteurs sont progressivement atténuées et se rétabliront progressivement de retour sur terre, avec une période d’hypotension orthostatique les premiers jours.
- Les vols longs peuvent, du fait de la microgravité, conduire à un léger allongement de la colonne vertébrale et à un déconditionnement du squelette et des muscles, pouvant favoriser les douleurs du dos, les hernies discales et l'altération des capacités physiques.
- Des troubles oculaires ont également été documentés.
- Parfois, une rétention urinaire apparait, mais sans gravité la plupart du temps.
- Le sommeil est souvent altéré par le bruit ambiant, l’absence de gravité et la dérégulation circadienne.
- Le corps n’est pas le seul à subir des changements, l’être humain doit également dans ces conditions inhabituelles gérer psychologiquement l’isolement et la distance qui le sépare de la terre. L’isolement de la famille et des amis peut conduire à des situations de stress qu’il faudra également pouvoir gérer lors de ces vols.
Actuellement des études promues par l’Administration Fédérale de l’Aviation sont en cours aux États-Unis pour évaluer un certain nombre de paramètres sur les candidats aux vols spatiaux commerciaux privatisés.
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