La léfamuline, nouvel antibiotique contre la pneumonie aiguë communautaire

  • Alexander E & al.
  • JAMA

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

Dans le traitement de la pneumonie aiguë communautaire, un traitement oral de 5 jours par léfamuline est non inférieur à un traitement de 7 jours par moxifloxacine, avec plus de 90% de réponse clinique précoce et 87,5% de réponse clinique lors du test de contrôle post-traitement. Ces données sont celles de l’étude pivot LEAP 2. Elles complètent celles de LEAP 1 qui avait déjà décrit la non-infériorité de la forme injectable.

Sur la base de ces deux études, l’Agence américaine du médicament (FDA) a enregistré la léfamuline (Xenleta®) fin août dans cette indication. Le dossier d’enregistrement a été soumis à l’Agence européenne (EMA) avant l’été.

Une nouveauté bienvenue dans l’arsenal thérapeutique

La léfamuline est un antibiotique hémisynthétique de la famille des pleuromutilines. Il apparaît dans cette étude comme non inférieur, mais présente parallèlement un profil de tolérance moindre avec des évènements indésirables d’ordre gastro-intestinal plus fréquents. Le coût du traitement aux États-Unis est supérieur à son comparateur, du fait de sa nouveauté. Pour autant, cette nouvelle alternative thérapeutique reste le bienvenue en infectiologie, notamment dans la pneumonie aiguë communautaire, qui constitue l’une des indications les plus fréquentes d’antibiothérapie.

Protocole de l’étude

LEAP 2 est un essai clinique randomisé de phase 3 mené en non-infériorité (marge de non-infériorité située à 10%) dans 19 pays appartenant à 4 continents (soit 99 sites). Des patients de 18 ans présentant une pneumonie aiguë communautaire associée à un score de sévérité PORT compris entre II et IV ont été recrutés. Ils ont été randomisés (1:1) pour recevoir de la léfamuline orale (600 mg toutes les 12 heures pendant 5 jours) ou de la moxifloxacine (400 mg toutes les 24 heures pendant 7 jours). Chaque groupe recevait un placebo mimant le rythme d’administration propre à l’autre bras de l’étude. Les critères d’évaluation étaient ceux établis par les agences du médicament américaine et européenne.

Principaux résultats

Au total, 738 sujets ont été randomisés, et 707 ont terminé l’étude (âge moyen, 57,5 ans, 37,5% âgés d’au moins 65 ans, 52,4% d’hommes, 50,4% de sévérité PORT II, 11,4% de PORT IV). Les tests microbiologies ont montré que l’infection était majoritairement liée à une seule bactérie (70,8%) et impliquait principalement S pneumoniae (63,7%).

Le taux de réponse clinique précoce à 96 heures (critère FDA) était de 90,8% sous léfamuline et 90,8% sous moxifloxacine. Les conditions de non-infériorité étaient vérifiées. Les taux de réponse clinique dans la population en ITT modifiée étaient respectivement de 87,5% et 89,1% dans chacun des deux groupes.

Les effets indésirables liés au traitement étaient plus élevés dans le groupe léfamuline que dans le bras comparateur (32,6 versus 25,0%). Ceux qui étaient le plus fréquemment observés étaient d’ordre gastro-intestinaux, avec une fréquence supérieure dans le groupe léfamuline (17,9% vs 7,6%).