La France n’est pas prête à l’augmentation de la demande de curiethérapie de la prostate…

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir

  • Selon de récentes recommandations, la curiethérapie doit être proposée en complément de l’irradiation dans les cancers de la prostate à risque intermédiaire ou défavorable.
  • Cette technique a montré qu’elle permettait un contrôle significativement plus important de la maladie sans différences significatives de toxicité (hormis les complications urinaires).
  • Les besoins de curiethérapie en complément de l’irradiation pourraient augmenter dans les années à venir et l’offre ne pas suffire.
  • Pour répondre à la demande à venir, les auteurs de l’étude préconisent que tous les centres qui pratiquent la curiethérapie en monothérapie pour le cancer de la prostate, et plus globalement tous les centres de curiethérapie, proposent également la curiethérapie de la prostate en complément de l’irradiation. Ils préconisent également d’augmenter les formations des médecins et des physiciens, et de rembourser de manière adéquate cette technique dans cette indication. 

Pourquoi cette étude est intéressante ?

La curiethérapie est utilisée pour les cancers localisés de la prostate. Cette technique est notamment utilisée en complément de l’irradiation pour les cancers à risque intermédiaire à élevé. Elle apporte une forte dose très localisée tout en protégeant les organes à risque. Cette technique offre de bons résultats en termes de survie globale et de survie sans métastases. En revanche, son utilisation nécessite une équipe multidisciplinaire. Des prévisions indiquent une augmentation de 24% des nouveaux cas de cancer de la prostate en 2025, ce qui pourrait favoriser le recours à cette technique.  De fait il était utile de faire le point sur l’organisation de l’offre de soins actuelle dans ce domaine.

Méthodologie

Une enquête a été adressée à tous les centres de radiothérapie français déclarant pratiquer la curiethérapie. 

Principaux résultats

Sur les 171 centres de radiothérapies déclarés au registre national de l’Institut du Cancer, 54 proposent la curiethérapie : 16 CHU et centres hospitaliers généraux, 18 centres spécialisés dans la prise en charge du cancer et 20 centres privés.

Sur les 54 centres, 52 ont répondu au questionnaire et 34 ont indiqué proposer la curiethérapie de prostate. Parmi eux, 32 proposaient un protocole de bas débit de dose par implants d’iode 125 en exclusivité et 19 une curiethérapie en complément de l’irradiation (doses faibles pour 8 centres, doses élevées pour 7 centres et doses faibles ou élevées pour 4 centres). Le taux moyen de patients traités par curiethérapie par an dans ces centres était de 38 en monothérapie faible dose, 38 en complément de l’irradiation (5 à faibles doses et 33 à fortes doses).

Ainsi 35 centres (65%) parmi ceux qui utilisaient la curiethérapie ne proposaient pas de protocole en complément de l’irradiation. Dix-huit d’entre eux avaient cependant planifié de le faire (8 autres centres ne souhaitaient pas le faire et 9 n’ont pas répondu).

Les principales réticences évoquées par ces centres étaient les contraintes d’organisation (3 centres), l’orientation des patients vers un centre de proximité pratiquant cette technique (1 centre) des problèmes techniques (2 centres) et le manque de preuves scientifiques (2 centres).