La fragilité, un facteur indépendant de mortalité après AVC

  • Evans NR & al.
  • Age Ageing

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Chez des sujets âgés (≥75 ans), la fragilité clinique apparaît indépendamment associée à la mortalité dans les 28 jours suivant un AVC d’origine ischémique.
  • La capacité de récupération après thrombolyse semble également impactée par le statut de fragilité (fragilité ou non-fragilité), comme en atteste des scores de sévérité de l’AVC plus élevés dans le groupe de patients fragiles par rapport aux sujets non fragiles. Des résultats observés quels que soient les facteurs de risque cardiovasculaires présents.
  • La fragilité étant fréquente chez les sujets âgés victimes d’AVC, ces résultats appellent à réfléchir à la façon d’intégrer ce statut comme facteur pronostic et à en tenir compte dans la prise en charge.

 

Bien au-delà du nombre de comorbidités, la fragilité se définit par un déclin des réserves physiologiques permettant de s’adapter à des facteurs de stress, et sa prévalence augmente bien sûr avec l’âge. Elle se traduit notamment par une plus grande vulnérabilité, une réduction des capacités fonctionnelles, et une mortalité accrue face à un problème médical aigu. Les AVC étant une problématique fréquemment rencontrée au sein de la population âgée fragile, une équipe britannique a voulu comprendre dans quelle mesure la fragilité pouvait impacter la mortalité suite à un AVC ischémique.

Mesurer l’impact de la fragilité sur l’évolution des patients âgés suite à un AVC

La sévérité de l’AVC était mesurée en phase aiguë et en post-thrombolyse par l’échelle NIHSS (National Institutes of Health Stroke Scale). Puis la mortalité et les résultats cliniques étaient mesurés 28 jours après en fonction de la fragilité. Dans la cohorte étudiée, les sujets qui disposaient d’un score de 1 à 4 sur l’échelle de fragilité clinique (CSF) avant l’AVC étaient considérées comme non fragiles, et ceux dont le score allait de 5 à 8 comme fragiles.

La fragilité comme facteur indépendant de mortalité

Au total, 433 sujets de 75 ans ou plus victimes d’un AVC ischémique ont pu être inclus dans l’étude, 54% dans le groupe fragile et 46% dans le groupe non fragile. La mortalité à 28 jours s’est montrée plus importante chez les personnes fragiles que chez les sujets non fragiles (16,7% vs 5%, p<0,01). Et chaque augmentation du score CSF de fragilité de 1 point était indépendamment associée à la mortalité à 28 jours (Odds ratio 1,03 [1,01-1,05]). 

Parmi les sujets ayant bénéficié d’une thrombolyse, le score NIHSS médian a pu être amélioré de façon significative chez les sujets non fragiles (passant de 12,5 à 5), mais pas chez les sujets fragiles (de 15 à 16). En analyse multivariée, après ajustement sur les facteurs de risque cardiovasculaires, le délai de prise en charge et la sévérité de l’AVC à l’admission, il s’est avéré que toute augmentation de 1 point du score de fragilité CSF était indépendamment associée à une moindre amélioration de 1,07 point du score NIHSS.