La durée et surtout l’intensité de l’activité physique sont associées à une moindre mortalité

  • Millard LAC & al.
  • PLoS Med

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

  • Faut-il encore prôner les vertus de l’activité physique ? N’est-ce pas enfoncer des portes ouvertes ? Cette fois c’est un lien direct du temps passé en activité physique, mais aussi de l’intensité de cette activité, avec la mortalité qui est mis en évidence par une équipe britannique.
  • Passer globalement plus de temps à pratiquer une activité physique modérée à intense (APMI) est associé à une réduction du risque de mortalité, que ce temps soit pris sur le sommeil, sur la durée de sédentarité ou qu’il remplace des périodes de faible activité. Même les périodes activité physique de courte durée comptent du moment qu’elles sont d’intensité suffisante.
  • À l’inverse, un temps de sédentarité plus important est associé à une mortalité accrue, en particulier s’il remplace des périodes d’APMI.

 

Risque cardiovasculaire, de cancer, santé métabolique, les bénéfices de l’activité physique sur la santé ne sont plus à démontrer. Cependant les recommandations concernant la durée d’activité physique sont encore assez disparates selon les pays passant de 150 minutes d’activité modérée par semaine ou 75 minutes d’activité intense au Royaume Uni, à 150 à 300 minutes d’activité modérée par semaine et 75 à 150 minutes d’activité intense pour les États-Unis et l’OMS, tandis que la France préconise chez l’adulte l’équivalent d’au moins 30 minutes de marche rapide par jour au minimum 5 fois par semaine. Cependant, peu d’études de cohorte se sont penchées de manière prospective sur le lien entre durée des périodes d’APMI, de sommeil ou de sédentarité, et santé. 

Méthodologie

Les chercheurs ont mesuré l’intensité et la durée d’activité physique d’une cohorte britannique (UK Biobank) grâce à des accéléromètres portés au poignet durant au moins 72 heures. Les données de 79.503 adultes âgés de 40 à 69 ans recrutés entre 2006 et 2010 ont ainsi pu être colligées. Les données concernant les décès ont été obtenues à partir des registres nationaux. L’association entre durée totale de sédentarité ou d’activité physique et mortalité a ensuite été explorée.

Résultats

  • Le temps d’activité physique modérée à intense était associé à un moindre risque de mortalité et corrélé à des durées de sommeil, de sédentarité ou de faible activité inférieures (avec une amplitude d’effet similaire quel que soit le type d’activité que l’APMI venait remplacer).
  • À l’inverse, le fait de remplacer des périodes de sédentarité (quelle que soit leur durée), par de l’activité physique de faible intensité, et a fortiori d’intensité plus élevée, avait un impact positif sur la mortalité.
  • Les résultats de cette étude suggèrent également que l’impact de la durée globale de l’APMI sur la mortalité ne diffère pas selon qu’elle est obtenue par plusieurs séances de courte durée ou par des séances plus longues et moins nombreuses. Ces résultats confortent les recommandations américaines et britanniques qui ont récemment supprimé de leurs préconisations la nécessité de cumuler des périodes d’activité d’au moins 10 minutes.

Limites

  • Les données ont été traité par un modèle d’intelligence artificielle qui devait classer le niveau d’intensité de l’activité physique et des erreurs de classement sont possibles.
  • Les participants avaient globalement des durées d’APMI courtes (1 minute comme durée la plus fréquente), ce qui ne permettait pas des estimations précises.
  • Les sujets inclus à partir de la UK Biobank n’avaient pas tout à fait les mêmes caractéristiques que ceux non retenus pour l’étude (meilleure santé, origine caucasienne, plus haut niveau d’éducation…).