La duloxétine surpasse les autres antidépresseurs dans le cadre de la prise en charge de la douleur chronique

  • Susan London
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Principaux résultats

Une méta-analyse en réseau révèle que, parmi les antidépresseurs, la duloxétine se classe le plus systématiquement en tête pour la prise en charge de la douleur chronique chez l’adulte, en termes de soulagement de la douleur, de fonction physique et d’autres résultats. En outre, une dose standard est aussi efficace que des doses plus élevées. Les résultats de l’analyse, qui a utilisé des données provenant d’études menées en Europe et ailleurs, sont rapportés dans la base de données Cochrane des revues systématiques (Cochrane Database of Systematic Reviews).

Contexte

Au moins un tiers des adultes vivent avec une douleur chronique. Les options de traitement à long terme sont limitées par un traitement de la douleur inadapté, les effets indésirables et le risque de mésusage d’opioïdes.

Méthodologie

Les investigateurs ont recherché dans la littérature des essais contrôlés randomisés comparant les antidépresseurs à n’importe quel type de traitement de contrôle chez les patients souffrant de douleurs chroniques.

Ils ont réalisé une méta-analyse en réseau de 176 essais portant sur un total de 28.664 participants ; collectivement, les essais ont évalué 25 antidépresseurs. Les affections douloureuses les plus fréquemment représentées étaient la fibromyalgie, la douleur neuropathique et la douleur musculosquelettique.

Les principaux critères d’évaluation étaient le soulagement substantiel de la douleur (50%), l’intensité de la douleur, l’humeur et les événements indésirables. La différence entre les groupes a été exprimée sous forme d’un odds ratio (OR) ou d’une différence moyenne standardisée (DMS).

Résultats

Par rapport au placebo, la duloxétine à une dose standard a eu un effet faible à modéré en termes de soulagement substantiel de la douleur (OR : 1,91) et de réduction de l’intensité de la douleur (DMS : -0,31). Le milnacipran à une dose standard a eu un effet faible en termes de réduction de l’intensité de la douleur (DMS : -0,22).

Pour l’amélioration de l’humeur, la mirtazapine a eu un effet modéré (DMS : -0,5) et la duloxétine un effet faible (DMS : -0,16). Il est toutefois important de noter que les patients avaient tendance à présenter des niveaux normaux ou infracliniques d’anxiété et de dépression à l’inclusion, car la plupart des essais avaient exclu les personnes présentant des troubles de la santé mentale.

La duloxétine et le milnacipran se sont classés au premier rang des antidépresseurs concernant le soulagement modéré de la douleur (30%), la fonction physique, le sommeil, la qualité de vie et l’impression globale de changement du patient (Patient Global Impression of Change), bien que leurs effets aient été faibles. Pour les deux médicaments, les doses standard ont été aussi efficaces que les doses élevées.

Les données probantes étaient trop incertaines pour tirer des conclusions fiables sur les résultats en matière de sécurité d’emploi (événements indésirables, événements indésirables graves et arrêt du traitement). 

Limites

Les données probantes étaient insuffisantes pour évaluer l’efficacité et la sécurité d’emploi de nombreux antidépresseurs. Les résultats à long terme sont inconnus, car les essais n’ont duré en moyenne que 10 semaines.

Financement

L’étude n’a reçu aucun soutien financier externe. Les auteurs ne font état d’aucune relation financière pertinente.

Pour en savoir plus, suivez Univadis.com sur Facebook et Twitter.