La copeptine plasmatique, marqueur prédictif des maladies rénales
- Enhörning S & al.
- Nephrol Dial Transplant
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
- Une valeur initiale élevée du taux sanguin de copeptine est indépendamment associée à un sur-risque de développer une insuffisance rénale chronique (IRC), selon l’étude des données de deux cohortes suédoises évaluées séparément. Cette mesure permettrait aussi de prédire le risque de développer une maladie rénale autre que l’IRC dans la méta-analyse compilant les données de ces deux études.
- Cette publication suggère que la copeptine pourrait être utilisée pour identifier les sujets ayant un risque de maladie rénale à long terme plus élevé que les autres. Il semble que la relation de causalité entre les deux paramètres soit privilégiée, même s’il n’est pas possible de l’affirmer avec certitude à partir de ce travail.
Pourquoi est-ce important ?
Il avait déjà été décrit dans de précédentes études que le taux de copeptine est indépendamment associé à la microalbuminurie ou au déclin du débit de filtration glomérulaire chez les sujets diabétiques ou dans la population générale. Il était intéressant d’évaluer si ce dosage permettait aussi de prédire la survenue des maladies rénales, y compris hors insuffisance rénale chronique.
Principaux résultats
- Parmi les sujets de la cohorte MPP et de la cohorte MDC-CC (n=5.158 et 5.162 respectivement) sans maladie rénale à l’inclusion (n=3.338 et 4.573), 89 et 178 sujets ont développé une maladie rénale chronique au cours du suivi (8,7 et 19,6 ans en moyenne) tandis que 118 et 213 sujets ont développé une maladie rénale autre que l’IRC.
- Après ajustement multivarié (cf méthodologie), l’augmentation du taux de copeptine d’un écart-type augmentait le risque d'IRC chez les sujets sans maladie rénale initiale au cours du suivi de la cohorte MPP (HR : 1,46, [1,18-1,80], p<0,001) ainsi que durant celui de la cohorte MDC-CC (HR 1,25 [1,02-1,54], p=0,03).
- Parallèlement, la même augmentation du taux de copeptine accroissait le risque de développer une maladie rénale autre dans la cohorte MPP uniquement (HR 1,31 [1,08-1,59], p=0,006) tandis que le résultat était non significatif dans la seconde cohorte MDC-CC (HR 1,10, p = 0,25). La méta-analyse des données issues de ces deux cohortes a permis de confirmer cette association (HR 1,18 [1,05-1,34], p=0,008).
Méthodologie
- Les deux cohortes suédoises avaient consisté à suivre 30.447 sujets entre 1991 et 1996 pour évaluer les liens entre alimentation et cancer (MPP) ainsi que 6.103 sujets entre 2002 et 2006 pour évaluer les facteurs de risque traditionnels de morbidité cardiovasculaire et de mortalité (MDC-CC). L’analyse des taux de copeptine n’a été conduite que chez 5.158 et 5.162 d’entre eux.
- L’analyse multivariée a été conduite en ajustant les données sur le sexe, l’âge, l’IMC, le tabagisme, le taux de filtration glomérulaire estimé, l’existence d’un diabète, la PAS et la prise d’un traitement antihypertenseur,
Limitations
Les maladies rénales, notamment débutantes ou modérées, ont pu échapper aux déclarations et donc à l’analyse.
Financement
L’étude a reçu des fonds des pouvoirs publics et d’institutions suédoises.
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