La collaboration entre gériatre et généraliste améliore la santé des sujets âgés
- Romskaug R & al.
- JAMA Intern Med
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
Chez les sujets âgés, polymédicamentés et vivant encore à leur domicile, une évaluation gériatrique et une concertation entre gériatre et médecin généraliste pour discuter de la pertinence de chaque prescription, permet d’améliorer la qualité de vie liée à la santé.
Chez le sujet âgé, un nombre élevé de médicaments peut s’avérer délétère même si chacune des prescriptions, prise isolément, apparaît justifiée. En l’absence d’algorithme clair pour optimiser ces traitements complexes, des stratégies sont recherchées pour évaluer la pertinence des prescriptions et aider les médecins à établir la meilleure balance bénéfice/risque pour chaque patient. Partant du principe qu’une optimisation des traitements pourrait améliorer la qualité de vie liée à la santé, des chercheurs de l’hôpital universitaire d’Oslo ont fait l’hypothèse que cela pourrait être obtenu par une collaboration plus étroite entre gériatre et médecin généraliste. Ils ont ainsi mesuré l’impact d’une évaluation gériatrique et d’une concertation entre gériatre et généraliste, sur la qualité de vie liée à la santé.
Évaluation gériatrique et discussion des prescriptions entre gériatre et médecin généraliste
L’étude a inclus 174 sujets de 70 ans ou plus (âge moyen 83,3 ans), vivant à leur domicile et prenant régulièrement plus de 7 médicaments avec l’aide d’une infirmière à domicile. Ils étaient recrutés et randomisés en grappe via 70 médecins généralistes. Les sujets du groupe intervention (n=87) bénéficiaient d’une évaluation clinique gériatrique, ainsi que d’une analyse minutieuse des prescriptions vérifiant la pertinence des indications, les doses, le risque d’effets indésirables et d’interactions médicamenteuses (1h pour chaque consultation). Dans un second temps, chaque prescription faisait l’objet d’une concertation entre gériatre et généraliste et d’un éventuel ajustement (15 minutes par téléphone pour chaque patient). Un suivi clinique était ensuite réalisé par le gériatre ou le médecin généraliste à 16 et 24 semaines. Quant au groupe témoin, il recevait des soins usuels (n=87).
Des modifications de traitement plus nombreuses et une amélioration de la qualité de vie
La qualité de vie liée à la santé (HRQoL) était mesurée à 16 semaines par le questionnaire 15D qui évalue 15 paramètres cognitifs et fonctionnels (mobilité, vision, sommeil, langage, vitalité, sexualité, etc.), avec des scores de 0 à 1, les scores les plus élevés correspondant à une meilleure qualité de vie. Alors que les scores des deux groupes étaient similaires à l’inclusion (0,708 dans le groupe intervention et 0,714 dans le groupe témoin), une différence significative de 0,045 [0,004-0,086] a pu être observée à 16 semaines (p=0,03), avec des scores respectifs de 0,698 et 0,655. Et cette différence apparaissait de façon plus marquée à 24 semaines. Le taux de patients répondeurs était aussi plus important dans le groupe intervention que dans le groupe témoin, à 16 (Odds ratio (OR) de 3,32 [1,47-7,46], p=0,004) et à 24 semaines (OR 2,74 [1,13-6,65], p=0,03). Tous les patients du groupe intervention sauf un avaient bénéficié d’une modification de traitement à 16 semaines (suppression de médicament, réduction de dose, initiation de nouvelles molécules) contre seulement 35,4% dans le groupe contrôle.
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