La cohorte STROMBOLI : les thérapies ciblées ont-elles un intérêt après 75 ans ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir pour la pratique
Une équipe française a comparé l’usage, l’efficacité et la tolérance des thérapies ciblées administrées en première ligne dans le cancer colorectal métastatique (CCRm) entre des individus ≥ 75 ans versus des sujets <75 ans. L’étude permet de conclure que :
- Le bévacizumab ou le cétuximab utilisés en première ligne dans le traitement du CCRm, en combinaison avec une chimiothérapie ont montré une amélioration des critères liés à la survie.
- En vie réelle, l’utilisation du bévacizumab ou du cétuximab chez les sujets ≥75 ans souffrant de CCRm conduit à une efficacité proche de celle rapportée pour des sujets <75 ans. Après ajustement il n’y a pas de différence entre ces deux groupes en termes de survie globale ou de survie sans progression de la maladie.
- L’âge n’est pas un facteur de risque de décès ou de progression de la maladie dans ce contexte. En revanche, un score ECOG-PS ≤1 (score de performance permettant d’évaluer l’état de santé du patient Eastern Cooperative Oncology Group performance statut), des métastases pulmonaires, une hémoglobine ou des phosphatases alkalines anormales et une clairance à la créatinine anormale sont des facteurs de risque de décès ou de progression.
- L’utilisation en 1ère ligne de traitement du bévacizumab ou du cétuximal en association à une chimiothérapie est une option thérapeutique dans le cancer colorectal métastatique en pratique chez les sujets âgés.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
Il est admis qu’au moment du diagnostic de cancer colorectal, 20% des patients présentent des métastases et 40% auront un cancer colorectal métastatique (CCRm). Depuis 2005, les thérapies ciblées sont disponibles pour ce cancer en association avec la chimiothérapie. Les cancers colorectaux métastatiques sont de plus en plus traités par thérapies ciblées. Le bévacizumab (Avastin®), qui est un anticorps ciblant le facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF) et le cétuximab (Erbitux®), un anticorps ciblant le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR), sont les plus souvent utilisés en première ligne.
Leur évaluation en vie réelle est insuffisante notamment chez les sujets âgés ou fragiles. Ces profils de patients sont en effet généralement exclus des essais cliniques, alors qu’ils sont traités en pratique. D’où l’intérêt de cette étude.
Méthodologie
L’étude STROMBOLI a poolé les données de deux études observationnelles (ETNA, Étude de Terrain sur les traitements iNovants en cancérologie : un anti-angiogénique, l’Avastin®, et EREBUS, Évaluation des thérapies ciblées chez les patients traités en première ligne métastatique pour un cancer colorectal, le cétuximab en situation réelle de soins). Les analyses ont comparé les données de 800 patients <75 ans versus ceux ≥75 ans (15,8% de l’ensemble de la cohorte avait 75 ans et plus). La survie globale à deux ans et la survie sans progression ont été estimées dans les deux groupes par la méthode de Kaplan-Meier ajustée sur les facteurs associés au décès ou à la progression de la maladie.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé