La chirurgie métabolique et bariatrique avant une grossesse peut-elle être bénéfique pour la mère et l’enfant ?

  • Nathalie BARRÈS
  • Actualités Médicales
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À retenir

  • Pour la première fois, une étude nationale montre que la chirurgie métabolique et bariatrique chez une femme obèse en âge de procréer peut diminuer le risque de macrosomie, de lésions du squelette à la naissance, de convulsions fébriles, d’infections intestinales virales chez l’enfant ainsi que d’hypertension gravidique et de diabète gestationnel chez la mère.
  • En revanche, le risque de retard de croissance intra-utérin et d’hospitalisation de l’enfant dans ses premiers mois de vie pour cause d’insuffisance respiratoire suite à une bronchiolite aiguë serait augmenté.
  • D’autres études doivent encore être réalisées pour évaluer les bénéfices à moyen et long terme de ces interventions chirurgicales.

Pourquoi est-ce intéressant ?

La prévalence de l’obésité ne cesse d’augmenter partout à travers le monde, et, elle est plus élevée chez les femmes que chez les hommes (14,9% versus 10,8%). Selon les auteurs de cette publication, la chirurgie métabolique et bariatrique constituerait à ce jour l’option thérapeutique la plus efficace face à l’obésité sévère. Mais il existe peu de données robustes concernant l’impact de cette technique sur les complications obstétriques, néonatales ou chez l’enfant, du fait du manque d’études prospectives contrôlées.

Méthodologie

L’étude porte sur les données nationales françaises des actes de chirurgie métabolique et bariatrique (by-pass ou sleeve gastrectomie) réalisés entre 2012 et 2018.

Principaux résultats

Au global, sur les 53.813 femmes qui ont eu une chirurgie bariatrique (30 ans d’âge médian au moment de la chirurgie) et accouché entre janvier 2012 et décembre 2018, 3.686 ont eu une grossesse avant et une autre après la chirurgie. Ces dernières ont été incluses dans les analyses et ont pu être leurs propres contrôles.

L’étude a mis en évidence une diminution significative du taux de macrosomie (-12,6%), de lésions du squelette à la naissance (Odds ratio (OR) 0,27 [0,11-0,60]), de convulsions fébriles (OR 0,39 [0,21-0,67]), d’infections intestinales virales (OR 0,56 [0,43-0,71]) et de troubles du métabolisme glucidique pour les nouveau-nés (OR 0,54 [0,46-0,63]).

En revanche, une augmentation significative du taux de retard de croissance intra-utérin (+4,4%) et d’hospitalisation pour insuffisance respiratoire associé au diagnostic de bronchiolite aiguë dans les premiers mois de vie (OR 2,42 [1,76-3,36]) a été constatée.

Pour la mère, le bénéfice était double : diminution du risque de diabète gestationnel (OR 0,39 [0,34-0,45]) et de l’hypertension gravidique (OR 0,16 [0,10-0,23]).