La caféine sérique pourrait faciliter le diagnostic de maladie de Parkinson débutante

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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Les taux sériques de caféine et de neuf de ses métabolites seraient moins élevés chez les patients souffrant de maladie de Parkinson, indépendamment des quantités consommées, et indépendamment du sexe du patient, de la sévérité de la maladie ou des variants génétiques relatifs au cytochrome P450. Selon cette étude, cette diminution serait significativement plus marquée chez les patients présentant des troubles moteurs que chez ceux qui n’en présentent pas.

Pourquoi est-ce important ?

  • Le développement de tests sanguins pourrait faciliter le diagnostic précoce de la maladie de Parkinson. La caféine pourrait constituer un candidat intéressant : en effet, la caféine a été décrite comme neuroprotectrice vis-à-vis de la neurodégénérescence du locus niger, une propriété confirmée chez des modèles animaux. La caféine améliorerait aussi les symptômes moteurs en inhibant les récepteurs de l’adénosine A2A (A2A-R).
  • Cette étude comparant taux sériques de la caféine et de ses métabolites, complétée par une analyse des gènes codant pour les A2A-R et le cytochrome P450, apporte une première pierre dans cet objectif.

Principaux résultats

  • Dans la première cohorte, les taux sériques de caféine et de 11 de ses métabolites étaient inférieurs chez les patients atteints de maladie de Parkinson par rapport aux sujets contrôles, notamment les trois principaux métabolites : théophylline, théobromine, paraxanthine.

  • La consommation de caféine était associée à une moindre variation des taux sériques chez les sujets parkinsoniens par rapport aux autres.

  • La concentration de ces douze composés ne présentait aucune différence selon la sévérité de la maladie (stade Hoehn et Yahr, score UPRDS) ou selon le traitement en équivalent de lévodopa (LED).

  • La discrimination apportée par ces tests, évaluée par une courbe ROC, montrait une ASC liée à la caféine de 0,76, avec une sensibilité et une spécificité de 76,9% et de 74,2% respectivement. En incluant également les trois principaux métabolites ou la totalité d’entre eux, l’ASC était améliorée, passant à 0,87 et 0,98.
  • Les malades présentant des troubles moteurs (47% de l’effectif) présentaient des taux sériques de caféine inférieurs aux autres.

  • Dans la seconde cohorte, les analyses du génome n’ont montré aucune différence en termes de fréquence des altérations de nucléotides (SNV) relatifs aux gènes codant pour les A2A-R ou pour le cytochrome P450 entre les sujets parkinsoniens et les sujets contrôles.

Méthodologie

  • Cent huit sujets souffrant de la maladie de Parkinson et 31 sujets contrôles ont été recrutés parmi les patients et leurs proches reçus au sein de l’hôpital universitaire de Jutendo (âge moyen et sexe ratio similaires entre les groupes). Un prélèvement sanguin était réalisé, les caractéristiques et le traitement de la maladie analysés et la consommation de caféine recueillie (sur la base d’un apport de 60 mg, 20 mg et 30 mg par tasse de café, de thé vert ou d’autres thés).

  • Une seconde cohorte de 67 patients et 51 sujets contrôles a été constituée pour conduire l’analyse génétique (âge moyen et sex-ratio similaires entre les groupes).

Limitations

L’étude a inclus peu de sujets souffrant de maladie de Parkinson sévère.

Financement

L’étude a reçu des fonds publics japonais.