La 4e année de médecine générale effective pour la rentrée 2023
- Jean-Bernard Gervais
- Actualités professionnelles
Présentée en juin dernier par l'Intersyndicale nationale des internes en médecine générale 1, la nouvelle maquette du diplôme d'études spécialisées (DES) de médecine générale a été publiée au Journal officiel du 9 aout dernier 2. Publiée sous la forme d'un arrêté, cette nouvelle maquette a reçu l'aval, le 13 juin dernier, du conseil national de l'enseignement supérieur. « Cette formation permettant de prendre en charge tout type de recours à tous les âges de la vie, comme le décrivent les définitions internationales de la médecine de 1er recours, veillera particulièrement à l'acquisition de compétences centrées sur la santé de la femme et de l'enfant, et sur la santé mentale », précise d'emblée l'arrêté. Le DES comporte désormais 8 semestres « dont au moins 4 en médecine générale ».
Ajout d’une quatrième année
Grand changement par rapport à la précédente maquette : l'ajout d'une quatrième année, autrement dénommée phase de consolidation. Découpée en deux semestres, cette phase de consolidation inclut des enseignements hors stages à raison de deux demi-journées par semaine (une demi-journée en supervision et une demi-journée en autonomie). Durant cette quatrième année, « l'étudiant consolide l'ensemble des connaissances et compétences professionnelles acquises lors des deux premières phases et nécessaires à l'exercice de la spécialité. Il prépare également son insertion professionnelle ». Les deux stages d'une durée d'un semestre chacun devront être réalisés en secteur ambulatoire, mais l'interne a la possibilité de pouvoir en réaliser au moins un en secteur hospitalier par dérogation. Toutefois, afin d'ancrer l'interne sur son territoire de santé, il est vivement recommandé de réaliser les deux stages au même endroit, en ambulatoire. L'interne en phase de consolidation qui a le statut de docteur junior, devra être suivi « sur le plan pédagogique par un praticien maitre de stage universitaire ». L’interne devra aussi avoir la possibilité de réaliser des demi-journées dédiées à la découverte d'autres modes d'exercice : réseaux de soins, hôpitaux de proximité, Ehpad...
Innovations
Outre cette phase de consolidation, le nouveau DES de médecine générale comporte d'autres innovations, comme le résume le ministère de la Santé, dans un communiqué :
- « Une révision des connaissances et des compétences à acquérir, avec l’objectif de mieux former les étudiants au suivi au long cours des patients atteints de pathologies chroniques et à la prise en charge des personnes tout au long de leur vie dans une dimension globale incluant la santé mentale ;
- Pour renforcer l’expression et la préparation des projets professionnels des étudiants, l’introduction d’un stage libre dans la phase d’approfondissement, orienté sur les thématiques prioritaires suivantes : santé des personnes âgées, santé des femmes, santé des enfants et santé mentale ;
- L’introduction d’une formation pour renforcer l’accompagnement à l’installation et faciliter l’ancrage territorial. »
Le ministère de la Santé ajoute : « La nouvelle maquette de formation entrera en vigueur à la rentrée universitaire 2023-2024 et les premiers étudiants entreront en 4e année de formation à la rentrée universitaire 2026-2027. »
Les internes insatisfaits
Contacté par Univadis, Camille Moussé, porte-parole du syndicat d'interne de médecine générale (Isnar-IMG), est moins enthousiaste que le ministère de la Santé à propos de cette nouvelle maquette : « Nous sommes contre la quatrième année, car son intérêt pédagogique n'a pas été démontré. Il n'y a pas suffisamment de maître de stage universitaire pour nous encadrer et nous pensons que nous allons aussi manquer de terrains de stage. Nous avons peur que les internes soient laissés seuls, délaissés. » Autre déception de l'Isnar-IMG : les promesses de François Braun, ex-ministre de la Santé, notamment en ce qui concerne la rémunération des internes en 4e année, n'ont pas été gravées noir sur blanc dans cet arrêté : « Nous n'avons aucune indication sur notre rémunération, et nous ne savons pas non plus combien de consultations au maximum nous devrons réaliser. » De leur côté, les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé assurent qu'ils ont demandé « aux personnalités qualifiées 3 de poursuivre leur mission en organisant, dès la rentrée universitaire 2023, la poursuite de la concertation nécessaire à l’identification des conditions de succès ».
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