L’ustekinumab confirme son efficacité et sa tolérance en vraie vie

  • Amiot A & al.
  • Aliment Pharmacol Ther

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Pour la première fois, une étude multicentrique française a évalué l’efficacité et la tolérance de l’ustekinumab en pratique clinique chez des patients souffrant de rectocolite hémorragique (RCH) et en échec de traitement biologique. La rémission clinique sans recours aux corticoïdes a été atteinte chez environ un tiers des sujets à la visite de contrôle réalisée entre la 12et 16semaine post-inclusion. Des preuves biologiques et endoscopiques sont venues confirmées cette réponse. Et le traitement a été globalement bien toléré par les patients.

Intérêt de ces données

Il est toujours utile de pouvoir bénéficier de données en pratique clinique réelle après des données d’essais randomisés et contrôlés. Par ailleurs, celle-ci a été réalisée dans un contexte clinique français.

Méthodologie

Cette étude observationnelle rétrospective a inclus entre janvier et septembre 2019 des patients souffrant de rectocolite hémorragique traités par ustekinumab au sein de 20 centres de soins français. L’évaluation a été réalisée lors d’une visite de contrôle entre la 12et 16semaine post inclusion.

Principaux résultats

Au global, 103 sujets souffrant de rectocolite hémorragique et ayant reçu au moins une dose d’ustekinumab ont été inclus dans les analyses (âge médian 39,3 ans, durée médiane de la maladie 7,6 ans). Sur l’ensemble de la population, 84,5% avaient déjà reçu un traitement immunomodulateur, 99,0% un anti-TNF et 85,4% du vedolizumab. Par ailleurs, respectivement 48,5% et 23,3% des sujets étaient sous corticoïdes et immunosuppresseurs à l’inclusion. L’ustekinumab était initié en intraveineux à la dose de 6 mg/kg chez 90,3% des individus (10 patients ayant reçu 3 injections sous-cutanées d’ustekinumab 90 mg entre la première et la 8semaine). Tous les sujets recevaient une dose d’ustekinumab 90 mg en sous-cutanée à partir de la 8semaine après l’induction. Au global, 2 patients ont arrêté le traitement pour manque d’efficacité avant les semaines 12 et 16.

Le critère principal d’évaluation (rémission sans recours à des corticoïdes) à la visite de suivi (entre la 12et la 16semaine) a été atteint par 35% des patients. Parmi les sujets qui étaient toujours sous corticoïdes à l’inclusion (n=50), 28% ont atteint le critère principal d’évaluation. La rémission clinique (score Mayo Clinic ≤2 avec sous-score de fréquence de selles et de saignement rectaux ≤1) a été atteinte par 39,8% des patients. 

Pour les patients qui avaient bénéficié d’un suivi endoscopique dès l’inclusion (n=93), 47,6% d’entre eux ont eu une réévaluation à la visite de suivi entre la 12et 16semaine. Les scores d’activité endoscopique (UCEIS-Ulcerative Colitis Endoscopic Index of Severityet  le sous-score endoscopique Mayo Clinic) étaient significativement diminués (respectivement de 5,0 à 3,8 (p<0,001) pour le premier et de 2,7 à 2,2 (p=0,001) pour le second). À cette même visite de contrôle, 16,3% des patients avaient un score UCEIS entre 0 et 1, et 18,4% un sous-score endoscopique de Mayo Clinique entre 0 et 1.

Sur l’ensemble de la population, 7,8% ont eu des évènements indésirables dont 3,9% d’évènements indésirables graves - exacerbations de la RCH nécessitant une hospitalisation (n=3), pneumonie (n=1). 

Limites

Analyse rétrospective pouvant induire des biais dans le recueil des données.