L’intrigante croissance des cas de CCR chez les moins de 50 ans...

  • Vuik FE & al.
  • Gut

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

En Europe, le taux de cancer colorectal (CCR) chez les 20-49 ans a augmenté entre 1990 et 2016. Cette tendance est observée depuis le début des années 2000. Elle est d’autant plus importante que la tranche d’âge considérée est jeune : ainsi l’incidence du CCR a augmenté de 7,9% par an entre 2004 et 2016 pour les 20-29 ans, contre 1,6% par an sur la même période pour les 40-49 ans. Ces augmentations étaient plus fortes pour le cancer du côlon que pour les tumeurs rectales.

De nouvelles études sont nécessaires pour mieux appréhender ces tendances : l’obésité, la sédentarité, le tabagisme ou la consommation d’alcool, ainsi que la pollution, pourraient intervenir comme cela a pu être évoqué par ailleurs. S’il est trop tôt pour suggérer que les recommandations abaissent l’âge de dépistage systématique, comme l’ont fait les Etats-Unis l’an dernier (45 ans au lieu de 50 ans), il est indispensable de mieux comprendre les facteurs étiologiques expliquant cette tendance.

Méthodologie

Les données des registres nationaux du cancer ont été utilisées pour évaluer l’incidence du CCR dans 20 pays européens lorsqu’ils étaient disponibles : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne (Catalogne), France, Finlande, Groënland, Irlande, Islande, Italie, Lettonie, Norvège, Portugal (région Nord), Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Royaume-Uni, Slovénie, Suède, Suisse. La mortalité liée au CCR était évaluée dans 16 d’entre eux.

Principaux résultats

  • Chez les 20-29 ans, l’incidence du CCR a augmenté de 0,8 à 2,3 cas pour 100.000 personnes entre 1990 et 2016, le taux annuel d’augmentation passant de 1,7% par an avant 2004 à 7,9% par an au-delà. Cette tendance concernait surtout le cancer du côlon (+9,3% par an à partir de 2005 contre 3,5% par an sur toute la période pour le cancer du rectum).
  • Chez les 30-39 ans comme les 40-49 ans, l’incidence a surtout augmenté après 2000, suivant une cinétique moins forte : +3,4% par an sur 2001-16 (soit 7,1 cas/100.000 en 2016) et +1,6% par an sur 2005-16 (soit 19,2 cas/100.000 en 2016) respectivement.
  • La comparaison entre pays montre une hétérogénéité des tendances : au total, 12 pays sont concernés par cette tendance pour les âges compris entre 20 et 39 ans (Allemagne, Belgique, Danemark, France, Finlande, Irlande, Norvège, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Royaume-Uni, Suède) et seule l’Italie observe une diminution du nombre de cas chez les moins de 50 ans sur cette période, les autres restant stables. Pour les âges compris entre 40 et 49 ans, l’augmentation concerne 8 pays (Allemagne, Danemark, Finlande, Groënland, Pays-Bas, Royaume-Uni, Slovénie, Suède, Suisse) tandis que la République tchèque suit une courbe décroissante sur la période.
  • Les taux de mortalité associés, s’ils sont à la baisse entre 1990 et 2016, ont suivi des évolutions variables selon les groupes d’âge : stables pour les 20-29 ans entre 1990 et 2016, en diminution pour les 30-39 ans sur cette même période (-1,1% par an). Pour les 40-49 ans, la diminution était de 2,4% par an avant 2009, mais seulement de 1,1% par an ensuite.

Principales limitations

Les données des différents pays n’étaient pas toujours disponibles pour la totalité du pays ou pour la totalité de la période.