L’INRAE nous dit tout sur l’impact des habitudes nutritionnelles chez les sujets atteints de cancer
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
En France près de 3,8 millions de personnes vivent avec un cancer ou en ont guéri. L’impact du sevrage tabagique, de la réduction de la consommation d’alcool, de la pratique d’une activité physique et d’une alimentation saine sur la prévention tertiaire des cancers est encore peu étudiée. L’Institut National du Cancer (INCa) et le réseau National alimentation cancer recherche (réseau NACRe) ont réalisé une actualisation des connaissances à partir des résultats de 243 études publiées entre 2012 et 2019. Celle-ci montre pour ce qui concerne spécifiquement l’alimentation que :
En cas de cancer des voies aérodigestives :
- L’alcool est un facteur de risque de second cancer (niveau de preuve probable). Il est donc conseillé aux patients atteints d’un cancer de la sphère ORL d’éviter toute consommation d’alcool et aux patients atteints d’autres cancer d’en limiter la consommation.
En cas de cancer du sein :
- La consommation d’aliments riches en fibres améliore l’espérance de vie des patientes souffrant de cancer du sein (niveau de preuve probable).
- Par précaution, il est déconseillé aux patientes atteintes de cancer du sein de consommer du soja, car bien que certaines études aient suggéré une diminution du risque de récidive (niveau de preuve suggéré), certaines précisions manquent et des risque d’interactions médicamenteuses subsistent.
- La consommation de compléments alimentaires ne bénéficie pas de données suffisantes pour être recommandée, en particulier les compléments à base de vitamine C. Certaines études ont montré une association entre la consommation de vitamine C et l’amélioration de l’espérance de vie, mais manquent de précisions quant aux doses, durées, temporalité par rapport aux traitements.
- Les régimes pauvres en graisses améliorent la survie et diminuent le risque de récidive (niveau de preuve probable).
Quel que soit le type de cancer :
- L’éventuel bénéfice de la pratique du jeûne n’est pas documenté scientifiquement. Et jeûne ou régimes restrictifs augmentent le risque de dénutrition et de sarcopénie, facteurs de mauvais pronostic.
- L’apport en vitamine et minéraux doit – sauf prescription médicale – être assuré par une alimentation équilibrée.
- Le recours à des extraits ou décoctions de plantes ou de champignons médicinaux chinois est déconseillé (manque de données pour les populations européennes).
Faut-il gagner ou perdre du poids en cas de cancer ?
- Tout dépend du type de cancer ! Les patients de poids normal ou en excès de poids doivent éviter d’en prendre durant les traitements en cas de cancer colorectal, du sein, du rein. Aucun régime n’est conseillé durant cette période. En revanche, après le traitement, il est conseillé de viser un poids de forme, sauf exception. Un IMC entre 25 et 30 kg/m2 est un objectif plus raisonnable en cas d’obésité. Et la perte de poids n’est pas conseillée au-delà de 70 ans car elle se traduit avant tout par une fonte musculaire. Il faut également éviter une perte de poids en cas de cancer du poumon et de l’œsophage. En effet, dans ce contexte, le surpoids et l’obésité diminuent le risque de mortalité (niveau de preuve probable).
- Pour les cancers du poumon, de l’œsophage, du côlon-rectum, du pancréas, de l’estomac et du foie, il sera essentiel de surveiller le risque de dénutrition pour une prise en charge rapide au besoin.
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