L’environnement socio-économique scolaire influe-t-il sur le risque de surpoids et l’obésité chez l’adolescent ?

  • Luiggi M & al.
  • BMC Public Health

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’articles
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À retenir

Pour la première fois une étude française a évalué, chez des adolescents, l’influence du niveau socio-économique familial et scolaire, sur le risque de surpoids et d’obésité. La pratique d’une activité physique, la prise du déjeuner au lycée et la composition du foyer ont été considérés. Les résultats montrent que :

  • Les élèves de milieux familiaux modestes ainsi que les lycées dont le niveau socio-économique global est faible doivent être considérés comme des cibles prioritaires pour la lutte contre le surpoids et l’obésité.
  • Par ailleurs, dans les lycées où le niveau socio-économique global est faible, les élèves venant d’un milieu socio-économique plus élevé sont également plus à risque de surpoids et d’obésité que les autres.

Des actions spécifiques concernant la prise de repas à la cantine et/ou la participation à des programmes d’éducation à la nutrition et à l’activité physique pourraient contribuer à inverser cette tendance.

Pourquoi ces données sont-elles intéressantes ?

Plus qu’à n’importe quel âge antérieur, l’obésité à l’adolescence est un facteur clé de prédiction de l’obésité à l’âge adulte. Les informations présentées ici pourraient contribuer à porter un regard nouveau sur les politiques de santé publique de lutte contre l’obésité. 

Méthodologie

Dix-huit lycées publics ont été sélectionnés de manière aléatoire pour refléter les disparités géographiques et socio-économiques de la population des Bouches-du-Rhône, 3e département le plus peuplé de France. Au total, les auto-déclarations de 1.038 adolescents volontaires ont été inclus dans les analyses. Les données comprenaient les variables anthropomorphiques, le statut socio-économique du foyer évalué par l’activité professionnelle des parents, la déclaration de la prise du déjeuner au lycée ou en dehors, et la fréquence de la pratique d’une activité physique.

Principaux résultats

L’échantillon étudié comprenait 6,3% d’adolescents en sous-poids, 8,9% en surpoids et 3,4% obèses. La prévalence du surpoids et de l’obésité de la région était inférieure à la prévalence nationale pour les 13-15 ans (respectivement 12,2% versus 18,0%). 

Chez les lycéens venant d’un milieu familial socio-économique moyen, ceux qui fréquentaient un environnement scolaire socio-économiquement faible avaient un risque de surpoids et/ou obésité multiplié par un facteur 10 par rapport à ceux qui fréquentaient un établissement scolaire socio-économiquement élevé. Et les lycéens de milieux familiaux socio-économiquement parmi les plus élevés de l’échantillon, avaient presque 4 fois plus de risque de surpoids et d’obésité s’ils étaient dans un environnement scolaire socio-économiquement modeste (par rapport à élevé) et 6 fois plus s’ils fréquentaient un environnement scolaire socio-économiquement modeste (par rapport à moyen). 

Comment interpréter ces données ? Les auteurs évoquent que l’activité physique et le repas à l’école ou à l’extérieur contribueraient à expliquer ces différences. Les élèves scolarisés dans un établissement de niveau socio-économique moyen ou élevé étaient plus susceptibles de manger à l’école et d’avoir un niveau d’activité physique moyen ou élevé par rapport à ceux inscrits dans des établissements de niveau socio-économique globalement plus faible.

Principales limitations

Échantillon de taille restreinte et niveau socio-économique évalué via le travail occupé par les parents.