L’EMA donne le feu vert à l’avapritinib pour les GIST et à l’acalabrutinib pour la LLC

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Le Comité des médicaments à usage humain (Committee for Medicinal Products for Human Use, CHMP) de l’Agence européenne des médicaments (European Medicines Agency, EMA) a donné le feu vert à deux nouveaux médicaments oncologiques. 

Le Comité a recommandé une autorisation conditionnelle de mise sur le marché pour l’avapritinib (Ayvakit, Blueprint Medicines) chez les adultes atteints de tumeurs stromales gastro-intestinales (Gastrointestinal Stromal Tumors, GIST) non résécables ou métastatiques, qui présentent une mutation de l’exon 18 du récepteur alpha du facteur de croissance dérivé des plaquettes (Platelet-Derived Growth Factor Receptor Alpha, PDGFRA), notamment la mutation PDGFRA D842V. Environ 6–10 % des GIST sont porteuses de cette mutation, et l’avapritinib est un inhibiteur sélectif puissant des kinases mutantes de KIT et PDGFRA.

Le Comité de l’EMA a également adopté un avis favorable pour l’acalabrutinib (Calquence, AstraZeneca) dans le cadre du traitement de la leucémie lymphocytaire chronique (LLC) en monothérapie, chez les patients naïfs de traitement ou ayant préalablement reçu au moins un traitement.

Le premier traitement ciblant cette mutation

L’avapritinib a été autorisé par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and Drug Administration, FDA) plus tôt cette année, pour la même indication. L’autorisation de la FDA s’est appuyée sur les résultats de l’essai clinique de phase I NAVIGATOR, qui a inclus 43 patients atteints d’une GIST et présentant une mutation de l’exon 18 de PDGFRA, dont 38 patients présentant la mutation la plus fréquente, PDGFRA D842V.

Chez les patients porteurs d’une mutation de l’exon 18 de PDGFRA, le taux de réponse globale (TRG) était de 84 %, dont 7 % de réponses complètes et 77 % de réponses partielles. Les patients présentant la mutation PDGFRA D842V ont obtenu un TRG de 89 %, dont 8 % de réponses complètes et 82 % de réponses partielles.

« Les GIST porteuses d’une mutation de l’exon 18 de PDGFRA ne répondent pas aux traitements de référence. […] L’autorisation accordée aujourd’hui offre aux patients le premier médicament spécifiquement indiqué pour les GIST présentant cette mutation », a déclaré dans un communiqué au moment de l’autorisation Richard Pazdur, docteur en médecine et directeur du Centre d’excellence en oncologie (Oncology Center of Excellence) de la FDA.

Les effets secondaires les plus fréquents (survenus chez au moins 20 % des patients) observés chez les patients sous avapritinib comprennent les nausées, la fatigue, l’anémie, l’œdème périorbitaire, l’œdème du visage, l’hyperbilirubinémie, la diarrhée, les vomissements, l’œdème périphérique, le larmoiement accru, la diminution de l’appétit et l’atteinte de la mémoire. Le médicament pourrait également présenter un risque d’hémorragie intracrânienne, auquel cas la posologie doit être réduite ou le traitement arrêté.

Sur son site Internet, le CHMP indique que, dans l’Union européenne (UE), une autorisation de mise sur le marché conditionnelle est accordée à un médicament qui remplit un besoin médical non satisfait quand le bénéfice de santé publique apporté par sa mise à disposition immédiate l’emporte sur le risque inhérent au fait que des données supplémentaires sont encore nécessaires. 

Pendant son développement, l’avapritinib avait reçu le titre de médicament orphelin ; l’EMA va désormais réévaluer ce statut afin de déterminer s’il peut être maintenu.

Un nouveau traitement contre la LLC

L’acalabrutinib est déjà autorisé en Australie, au Canada et aux États-Unis pour le traitement de la LLC et du petit lymphome lymphocytaire. Ce médicament a été autorisé au même moment par les trois autorités de réglementation l’année dernière.  

Aux États-Unis, l’acalabrutinib avait déjà été autorisé pour le traitement du lymphome à cellules du manteau.

Le bénéfice de ce médicament dans le cadre du traitement de la LLC a été démontré lors de l’essai ASCEND, qui l’a comparé à un traitement par idélalisib ou bendamustine en association avec du rituximab à la discrétion du médecin. L’essai, qui a inclus 310 patients atteints d’une LLC en rechute/réfractaire, a démontré que l’acalabrutinib en monothérapie offrait une amélioration significative de la tolérabilité ainsi que de la survie sans progression, comparativement aux schémas thérapeutiques de référence.

« L’étude ASCEND a démontré que l’acalabrutinib pouvait offrir une alternative thérapeutique plus efficace et mieux tolérée aux patients atteints d’une LLC en rechute/réfractaire, comparativement aux traitements combinés de référence, y compris les approches sans chimiothérapie telles que l’association idélalisib et rituximab », a déclaré Paolo Ghia, l’auteur principal, docteur en médecine et professeur d’oncologie médicale à l’Université Vita-Salute San Raffaele de Milan, en Italie, à Medscape Medical News lors de la publication initiale des résultats.

Les événements indésirables les plus fréquemment rapportés avec l’acalabrutinib étaient les infections de l’appareil respiratoire, les céphalées, les hématomes, les contusions, la diarrhée, les nausées, l’éruption cutanée, les douleurs musculosquelettiques, la fatigue, la diminution du taux d’hémoglobine et la diminution de la numération des plaquettes.

Les recommandations détaillées pour l’utilisation des deux médicaments seront fournies dans leur résumé des caractéristiques du produit respectif, qui sera publié dans le rapport public d’évaluation européen et rendu public dans toutes les langues officielles de l’Union européenne une fois que l’autorisation de mise sur le marché aura été accordée par la Commission européenne.

L’article a initialement été publié sur Medscape.com.