L'assistant médical, un boulet ou une aide véritable ?

  • Jean-Bernard Gervais
  • Actualités Médicales
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L'assistant médical a-t-il la cote chez les médecins libéraux ? Mis en place en 2018 par l'assurance maladie1, l'assistant médical a pour principal mission la réalisation de tâches administratives (accueil du patient, création et gestion de son dossier ; enregistrement des informations administratives et médicales...), la préparation de la consultation (aide à l'habillage, déshabillage, prise de constantes, etc.), l'organisation du cabinet et la coordination, notamment avec les autres acteurs de santé. La Direction de la recherche, des évaluations et des études statistiques (Drees) s'est récemment penchée sur ce nouveau métier, dans une récente publication de leur revue, Études et résultats2.

5% des médecins ont un assistant médical

Premier enseignement : "Si la plupart des médecins connaissent le dispositif d’assistante médicale mis en place en 2018, seuls 5% déclarent y recourir début 2022." Jusqu'en mai 2022, ajoute la Drees, près de 3.000 contrats d'aide à l'embauche d'assistant médical ont été signés avec l'assurance maladie, dans 80% des cas avec des médecins généralistes. L'objectif de la Cnam, en la matière, étant d'en faire signer 10.000 à l'horizon 2025. Alors, qui sont ces médecins, minoritaires pour le moment, qui se font aider d'un assistant médical ? principalement des hommes (6% contre 3% pour leurs consœurs), exerçant de préférence en maisons de santé pluridisciplinaire (12%). Si seulement 5% ont franchi le pas, un médecin sur 10 (11%) souhaite travailler dans un avenir proche avec un assistant médical, quand 59% affirment ne pas souhaiter bénéficier de leur service. Ce sont surtout les médecins qui ont un volume d'activité élevé qui souhaitent s'attacher les services d'un assistant médical (15%) prochainement. 

41% des médecins jugent l’assistant médical utile

Pour autant, les médecins jugent-ils que ce métier soit une aide utile à l'exercice médical ? 41% des médecins interrogés sont plutôt d'accord avec cette affirmation, mais 47% n'en sont pas convaincus. "L’avis est plus mitigé parmi les femmes et ceux qui exercent seuls : respectivement 36 % des femmes (contre 44 % de leurs confrères) et 33 % des médecins qui travaillent seuls (44 % de ceux en groupe) ont une opinion positive du dispositif." 

Campagne d’information et de communication

S'il y a bien un responsable convaincu du bien-fondé de cette mesure, c'est Thomas Fatôme, directeur général de l'assurance maladie. Lors d'une audition par le Sénat3, le 14 juin dernier, il a notamment affirmé que les médecins aidés d'un assistant médical ont pu augmenter leur file active de 10%. Il a également rappelé que l'assurance maladie, qui débloque depuis 2019 une aide à l'embauche des assistants médicaux, avait considérablement assoupli les conditions à remplir pour bénéficier de ce coup de pouce financier. Désormais, plus besoin d'appartenir à une structure d'exercice coordonné (maisons de santé, centres de santé, équipe de soins primaires ou spécialisés) pour décrocher cette aide financière, d'un montant annuel de 21.000 euros : les médecins libéraux exerçant en cabinet peuvent y prétendre. Aussi, pour mieux faire connaitre les nouvelles règles d'embauche des assistants médicaux, issus du dernier règlement arbitral4, la caisse d'assurance maladie va lancer très prochainement une grande campagne d'information et de communication à destination des médecins libéraux.