L’appendice augmenterait la longévité
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
À la suite des travaux de Charles Darwin, l’appendice a longtemps été considéré comme un reliquat inutile de l’évolution. Cette assertion est de plus en plus remise en cause. Ainsi, il a été montré que l’appendice n’existe pas seulement chez l’homme, mais chez de nombreux mammifères aussi différents que l’orang-outan, le koala, le castor ou l’ornythorynque. Il serait apparu pour la première fois il y a 80 millions d’années, puis aurait ressurgi au moins 16 fois chez de nombreuses lignées mammaliennes, sans corrélation avec leur régime alimentaire, leur environnement ou leur vie sociale. Il n’aurait été perdu définitivement qu’une seule fois, chez le lémurien Hapalemur griseus, vivant à Madagascar. Il est donc vraisemblable qu’il donne un avantage sélectif. Mais lequel ?
Une équipe de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et du Museum national d’histoire naturelle a cherché la réponse en analysant les données de 258 espèces de mammifères, dont 39 avec appendice et 219 sans. Ils ont comparé les durées de vie théorique de chacune (établies en particulier selon leur poids) avec leur longévité maximale observée. Celle-ci est augmentée en comparaison de la durée de vie théorique chez les espèces disposant d’un appendice.
L’explication avancée par les chercheurs est que la forme de l’appendice favoriserait l’existence d’un réservoir bactérien sélectif. Celui-ci diminuerait la mortalité par diarrhée infectieuse en favorisant la recolonisation rapide de l’intestin par des espèces bactériennes favorables à l’hôte. D’où l’allongement de la durée de vie.
Pour finir, les auteurs mettent en garde contre des conclusions trop rapides : leur travail n’apporte aucun argument contre le traitement standard de l’appendicite, l’appendicectomie. Pratiquée chez l’enfant, celle-ci est bénéfique non seulement pour éviter les complications de l’appendicite, mais aussi en induisant une « éducation » du système immunitaire lui permettant d’augmenter son efficacité en cas d’infection ultérieure.
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