L’implantation d’un sphincter urinaire artificiel est efficace chez les hommes âgés
- Liz Scherer
- Résumé d’article
Résultat principal
Des chercheurs français ont démontré que l’implantation d’un sphincter urinaire artificiel (SUA) chez des patients âgés de sexe masculin permet de traiter efficacement l’incontinence urinaire d’effort non neurogène, mais qu’elle peut entraîner davantage de complications postopératoires et d’explantations. L’étude a été publiée dans la revue European Urology Open Science.
Implications
Bien que l’implantation d’un SUA ait été associée à une moins bonne qualité des tissus ou à des difficultés de manipulation de la pompe en raison d’un dysfonctionnement cognitif, elle semble être une option efficace pour traiter l’incontinence urinaire d’effort chez les patients âgés de 75 ans et plus. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si une évaluation gériatrique avant l’intervention chirurgicale pourrait être bénéfique.
Résultats
À l’inclusion, les patients âgés de 75 ans et plus présentaient des comorbidités significatives et une incontinence urinaire d’effort plus sévère, par rapport à leurs pairs plus jeunes. Trois mois après l’implantation d’un SUA, le taux de continence sociale était inférieur dans le groupe plus âgé, mais pas de manière statistiquement significative. Le pourcentage de complications postopératoires à 30 jours était plus élevé dans ce groupe (18,8% contre 12,6%), même si elles étaient souvent de faible gravité.
Bien que les taux globaux de réopérations, de révisions et de remplacements aient été similaires à 2 ans de suivi, près d’un tiers des hommes du groupe plus âgé ont fait l’objet d’une explantation (contre environ 22% des hommes de moins de 75 ans).
Dans l’analyse multivariée, les patients âgés de 75 ans et plus n’ont pas été associés à l’incontinence urinaire d’effort postopératoire, à l’apparition d’une érosion ou à la survie sans réopération.
Méthodologie
L’étude est une analyse rétrospective des dossiers de 1 233 implantations d’un SUA pour des raisons non neurologiques chez des hommes français dans 13 centres entre 2005 et 2020. Le but était d’évaluer l’état de la continence (catégorisée comme continence sociale [utilisation de 0 à 1 serviette d’incontinence par jour] et comme incontinence urinaire d’effort persistante [utilisation de plus de 1 serviette d’incontinence par jour]).
Les patients ont été divisés en 2 groupes de comparaison en fonction de l’âge, à savoir 75 ans et plus (330 patients) et moins de 75 ans (903 patients), et ont été suivis pendant 3 mois.
Limites
L’étude était limitée par sa nature rétrospective et par l’absence de techniques chirurgicales standardisées ou de protocoles de suivi standardisés dans les 13 centres.
Le statut de continence a été évalué par des entretiens et non par des questionnaires validés, ce qui remet en question l’exactitude des résultats. En outre, des facteurs de confusion faisaient défaut, notamment les données relatives aux comorbidités, à la fragilité et au caractère primaire ou secondaire de l’implantation.
Financement
L’étude n’a reçu aucun soutien financier externe. L’auteur principal, Camille Girard, certifie que les autres auteurs ont reçu un soutien financier pertinent.
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