L’impact du régime méditerranéen sur le syndrome métabolique tient-il toujours en dehors des zones méditerranéennes ?

  • Actualités Médicales
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À retenir

  • Les résultats d’une méta-analyse ont mis en évidence un impact positif du régime méditerranéen appliqué à des individus ne résidant pas en zone méditerranéenne et ayant un risque de syndrome métabolique ou à haut risque d’en développer un sur deux paramètres : le taux de triglycérides et la pression artérielle systémique (PAS).
  • La significativité sur les autres paramètres (poids, tour de taille, taux de HDL- ou LDL- cholestérol, glycémie, triglycérides, pression artérielle diastolique) n’est pas atteinte.
  • L’hétérogénéité des données souligne l’intérêt de pouvoir bénéficier d’autres études avant de porter des conclusions.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Prévenir ou traiter un syndrome métabolique permet de diminuer le risque de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2. Si les stratégies médicamenteuses sont bien établies, la prise en charge via l’alimentation manque d’homogénéité. Une large méta-analyse a montré une diminution de 31% du risque de développer un syndrome métabolique en suivant un régime méditerranéen. Cependant, des analyses en sous-groupes ont suggéré une perte de significativité pour les populations non méditerranéennes.

Méthodologie

Tous les articles publiés jusqu’à octobre 2022 portant sur des essais cliniques randomisés ont été sélectionnés. Les essais devaient être réalisés en dehors de zones méditerranéennes et inclure des sujets adultes qui présentaient un syndrome métabolique ou qui étaient à risque de syndrome métabolique. Ces individus devaient suivre un régime méditerranéen depuis deux mois ou plus ou un autre régime faible en gras ou une alimentation locale standard.

Principaux résultats

Au global, 13 essais ont été identifiés et intégrés à la méta-analyse, soit 1.921 patients.

Peu de différence sur les critères du syndrome métabolique ont été mis en évidence entre les différents types d’alimentation.

Les résultats montrent une réduction statistiquement significative des taux de cholestérol total (différence moyenne -7,97 mg/dL [-14,82 ; - 1,11], p=0,02) et de pression artérielle systolique (différence moyenne -2,04 mm/Hg [-3,68 ; -0,39], p=0,02). Ces résultats étaient cependant associés à un faible niveau de preuve.

La taille d’effet du régime méditerranéen était d’autant plus importante pour les régimes de ≥6 mois par rapport à ceux <6 mois.

Des différences favorables sur d’autres critères favorisant le syndrome métabolique ont été mesurées, notamment sur le poids, la pression diastolique, le taux de glycémie, de LDL et HDL-cholestérol, mais sans que celles-ci n’atteignent la significativité statistique. Les auteurs évoquent que l’état des patients n’était potentiellement pas suffisamment grave pour les inciter à changer de comportement alimentaire. Par ailleurs les descriptifs des régimes alimentaires méditerranéens suivis variaient sensiblement d’une étude à l’autre. Cette hétérogénéité a pu contribuer à limiter la puissance des analyses.