L’immunité innée est-elle plus altérée dans l’asthme allergique perannuelle que saisonnier ?
- Caroline Guignot
- Résumé d’articles
A retenir
- Selon les données d’un registre danois, la désensibilisation allergénique réduit la fréquence des exacerbations et des infections des voies aériennes inférieures (VRI) chez les patients souffrant d'asthme allergique, que ce dernier soit perannuel ou saisonnier.
- Les formes perannuelles n’apparaissent pas comme un facteur de risque plus important de vulnérabilité face aux infections.
Pourquoi est-ce important ?
Les perturbations de l'immunité respiratoire liées à l'asthme allergique ne sont pas parfaitement comprises, et notamment celles qui distinguent l'asthme allergique saisonnier de l’asthme perannuel. Or, des études mécanistiques suggèrent que l'allergie aux acariens favorise une libération accrue de cytokines pro-inflammatoires et donc une altération plus importante de l’immunité innée. Les chercheurs ayant conduit ce travail ont donc voulu vérifier l'hypothèse selon laquelle les formes perannuelles seraient associées à un risque accru d'infection des voies respiratoires inférieures et d'exacerbation, ainsi que l’influence de la désensibilisation par immunothérapie sur cette association.
Méthodologie
Cette étude de cohorte a été menée à partir du registre national danois de patients ayant reçu une immunothérapie allergénique entre 1995 et 2014. Seuls ceux qui avaient entre 18 et 45 ans, ayant renouvelé au moins 5 fois leur ordonnance et pour lesquels un suivi suffisant (un an avant l’immunothérapie, et trois années de suivi) était disponible ont été inclus.
Principaux résultats
Au total, 11.198 patients ont été inclus : 24% souffraient d'asthme, perannuel pour 46% d’entre eux (51% d’hommes, âge moyen 31 ans, 62% vivant en milieu urbain) d’entre eux, et saisonnier pour les 54% restants (54% d’hommes, âge moyen 32 ans, 55% vivant en milieu urbain).
Durant l’année précédant l’immunothérapie, ceux qui avaient présenté une ou plusieurs exacerbations (définies par au moins une prescription de corticostéroïdes oraux) étaient plus nombreux parmi ceux qui souffraient d'asthme allergique saisonnier (24% vs 16%, p<0,001). Cependant, la fréquence des infections des VRI (définie par au moins une prescription d'antibiotiques spécifiques) était comparable dans les deux groupes (38% vs 37%, p=0,69).
Durant le suivi à 3 ans des patients ayant un asthme allergique perannuel, le nombre d’exacerbations a diminué de 57% en moyenne. Celui du nombre d’infections des VRI a également diminué de 17% sur la période. Aucune différence n’a été observée dans cette population concernant la fréquence des exacerbations liées à ces infections (définies par au moins une prescription d'antibiotiques et de corticoïdes oraux sur 4 semaines).
Durant le suivi à 3 ans des patients ayant un asthme allergique saisonnier, le nombre d’exacerbations a diminué de 74% en moyenne. Celui du nombre d’infections des VRI a également diminué de 20% sur la période. Par ailleurs, le nombre de patients ayant eu une exacerbation liée à ces infections a diminué au cours de cette période.
Aucune différence entre les deux groupes n’a été observée concernant le risque relatif d'exacerbations et d’infection.
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