L’exposition prénatale aux médicaments contre le TDAH n’augmente pas le risque neurodéveloppemental chez les enfants
- Deepa Varma
- Actualités Médicales
L’exposition prénatale aux médicaments contre le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) n’est pas associée à un risque accru d’autisme, de TDAH ou de handicap intellectuel chez la progéniture, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry. L’étude a été menée au Danemark et portait sur plus d’1,5 million d’enfants nés entre 1990 et 2017.
Les chercheurs ont comparé les taux de TDAH, de trouble du spectre autistique, de troubles visuels ou auditifs cérébraux, de troubles convulsifs et de retard de croissance entre 898 enfants exposés in utero à des médicaments contre le TDAH et 1 270 enfants dont les mères avaient arrêté ces médicaments avant la grossesse. L’étude n’a montré aucune différence au niveau des taux de ces troubles (rapport de risque corrigé [RRc] de 0,97 [0,81–1,17]), ce qui se veut rassurant pour les femmes qui continuent à prendre des médicaments contre le TDAH pendant leur grossesse.
Les résultats sont importants, car les recherches précédentes étaient de plus faible envergure, ce qui n’avait pas permis de tirer des conclusions fermes sur les effets à long terme de l’exposition in utero aux médicaments contre le TDAH.
L’étude a également examiné les effets indésirables potentiels à long terme liés à un retard de croissance et n’a pas mis en évidence de préoccupations particulières à ce sujet. En outre, aucune différence n’a été observée au niveau des crises convulsives fébriles infantiles entre le groupe exposé et le groupe non exposé aux traitements. Un risque réduit d’épilepsie a été observé chez la progéniture exposée aux médicaments contre le TDAH.
Les auteurs concluent : « cette étude se veut rassurante pour les femmes qui continuent à prendre des médicaments contre le TDAH pendant leur grossesse. Elle souligne également l’importance de disposer d’ensembles de données plus vastes pour étudier les effets à long terme de l’exposition in utero aux médicaments et l’impact potentiel de la sévérité du TDAH maternel. »
« Nous constatons que le nombre de femmes en âge de procréer qui sont traitées pour un TDAH augmente rapidement, et il est donc très important d’acquérir plus de connaissances pour pouvoir conseiller ces femmes », a déclaré Veerle Bergink, directrice du Programme de santé mentale des femmes (Women’s Mental Health Program) de la faculté de médecine Icahn de Mont Sinaï (Icahn School of Medicine at Mount Sinai), aux États-Unis, dans un communiqué de presse. « Nous savons qu’il existe un risque accru d’accidents ou de perte d’emploi lorsque les femmes ne prennent pas de médicaments contre le TDAH alors que cela est indiqué. Il reste des zones d’ombre à éclaircir, mais ces résultats pourraient contribuer à éclairer la prise de décision des femmes concernant l’utilisation de médicaments contre le TDAH pendant la grossesse », a-t-elle ajouté.
Samuele Cortese, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Southampton (University of Southampton), qui n’a pas participé à l’étude, a commenté sur Twitter que « ces résultats peuvent rassurer les femmes atteintes d’un TDAH qui dépendent des médicaments contre le TDAH pour leur fonctionnement quotidien et qui envisagent de continuer à prendre leurs médicaments pendant leur grossesse ».
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