L’encéphalite à tiques est en hausse en Europe

  • Heather Mason L
  • Actualités Médicales
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Un rapport du Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (European Centre for Disease Prevention and Control, ECDC) recense 2.679 cas confirmés d’encéphalite à tiques (ET) en 2016, avec un taux de 0,6 cas pour 100.000 personnes. Ce taux est resté stable en 2017 et 2018, puis est passé à 0,7 en 2019. En 2020, une nouvelle augmentation du taux à 0,9 cas pour 100.000 personnes a été observée.

L’ET est une infection virale transmise par les tiques, avec une évolution typique de la maladie en deux phases impliquant une première phase de symptômes généraux tels que des céphalées et de la fièvre, une période d’absence de symptômes, et une seconde phase caractérisée par des manifestations neurologiques.

Cette augmentation est d’autant plus intéressante qu’en 2020, les activités de plein air ont été largement limitées du fait des confinements liés à la pandémie. Une étude menée par Nygren et al. a montré que sur 581 cas d’ET rapportés en Allemagne entre 2018 et 2020, la moitié (50,5%) a reçu un premier diagnostic différent, ce qui souligne la difficulté à établir le nombre réel de cas d’ET en Europe.

Dans le rapport de l’ECDC et l’article de Nygren et al., la plus grande proportion de cas a été rapportée dans la tranche d’âge des 45–64 ans, avec une proportion de cas supérieure chez les hommes. Cela pourrait être dû au fait que les hommes sont plus fréquemment exposés aux piqûres de tiques lors des activités de plein air réalisées dans le cadre de leur travail ou de leurs loisirs, ou à une perception du risque plus élevée par les femmes, ce qui les amène à adopter des mesures de protection.

Bien que l’ET soit supposément plus bénigne chez les enfants que chez les adultes, Mme Nygren et ses collègues ont montré que la moitié des cas pédiatriques (n = 37) de leur étude étaient des cas modérés ou sévères, avec quatre cas nécessitant des soins intensifs et un cas nécessitant des soins prolongés à l’hôpital.

Malgré l’existence d’un vaccin, le rapport de l’ECDC montre que sur les 2 393 cas rapportés en 2020 pour lesquels le statut de vaccination était disponible, 2.265 (94,7%) étaient déclarés comme non vaccinés.

Compte tenu de la nature endémique de l’ET dans de nombreux pays d’Europe centrale, du nord et de l’est, les résidents et les voyageurs doivent être conscients du risque d’exposition aux tiques et appliquer des mesures de protection, telles que du répulsif à insectes sur les parties du corps exposées.