L’augmentation de la pratique de l’activité physique pourrait faire économiser des milliards en dépenses de santé
- Deepa Varma
- Actualités Médicales
« Le manque d’activité physique est l’un des plus grands défis de santé publique de notre époque. Il est temps pour les gouvernements de prendre des mesures décisives pour encourager et permettre à chacun d’être plus actif physiquement », a déclaré Ulrik Vestergaard Knudsen, secrétaire général adjoint de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il s’est exprimé dans une allocution à l’occasion du lancement d’un rapport intitulé « Step up! Tackling the burden of insufficient physical activity in Europe », (Debout ! Lutter contre le fléau du manque d’activité physique en Europe) publié par l’OCDE et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui évalue l’impact économique du manque d’activité physique sur la population européenne et suggère des mesures politiques pour encourager les populations à adopter un mode de vie plus actif.
Selon le rapport, près d’un tiers des Européens adultes ne parviennent pas à respecter les niveaux d’activité physique recommandés par l’OMS : 150 à 300 minutes d’activité physique modérée ou 75 minutes d’activité physique intense par semaine.
- Quarante-cinq pour cent des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête Eurobarometer ont déclaré ne jamais faire d’activité physique ni pratiquer de sport.
- Moins d’un adolescent sur cinq et une adolescente sur dix respectent les recommandations en matière d’activité physique.
- Les femmes, les personnes plus âgées et les groupes socio-économiques inférieurs sont moins susceptibles de pratiquer une activité physique régulière.
- De nombreuses personnes ont signalé une réduction de leur activité physique depuis la pandémie de COVID-19 en raison des restrictions et du confinement.
- Les niveaux d’activité physique varient considérablement d’un pays européen à l’autre.
Ces faibles niveaux d’activité en Europe entraîneront 11,5 millions de nouveaux cas de maladies non transmissibles, telles que le diabète, les maladies cardiaques et le cancer, d’ici 2050.
Respecter les exigences minimales d’activité physique pourrait augmenter l’espérance de vie des personnes qui sont actuellement insuffisamment actives, de 7,5 mois, prévenir plus de 10 000 décès prématurés par an et faire économiser 8 milliards d’euros par an.
L’impact sera deux à trois fois supérieur si la population atteint un seuil plus élevé de 300 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine.
« La bonne nouvelle, c’est que l’activité physique est un facteur de risque hautement modifiable », a déclaré Knudsen. « En mettant en œuvre les mesures politiques décrites dans ce rapport, nous pouvons changer la donne en améliorant la santé publique et en réduisant les dépenses de santé. »
Investir dans des politiques d’activité physique améliorera non seulement le bien-être physique, mais générera également un retour de 1,7 € de bénéfices économiques pour chaque euro dépensé.
« Il s’agit d’estimations prudentes et les bénéfices en termes de coûts réels sont beaucoup plus élevés que ce qui est rapporté », a déclaré le chercheur en sciences du sport Francis B Ortega, de l’Université de Grenade, en Espagne. « Par exemple, le fait d’être physiquement actif réduirait les pensions d’invalidité, qui sont accordées aux personnes atteintes d’une maladie grave et irréversible. »
Le rapport identifie plusieurs mesures politiques qui peuvent être mises en œuvre pour encourager l’activité physique, notamment les suivantes :
- Créer des environnements actifs qui encouragent l’activité physique, comme l’aménagement d’un plus grand nombre de pistes cyclables et de zones piétonnes.
- Promouvoir les modes actifs de déplacement, comme la marche ou le vélo, par la mise à disposition d’infrastructures et la mise en place de mesures incitatives.
- Améliorer l’éducation physique dans les écoles et promouvoir le jeu actif. Le rapport recommande que les écoles proposent au moins deux heures d’activité physique par semaine.
- Encourager l’activité physique au travail avec, par exemple, des bureaux debout et des cours de sport pendant la pause déjeuner.
- Mettre en œuvre des campagnes et des programmes communautaires visant à promouvoir l’activité physique, tels que de grands événements de cyclisme et des groupes de marche.
La mise en œuvre de ces mesures politiques nécessitera un effort coordonné de la part des décideurs politiques, des communautés et des individus afin de promouvoir une culture de l’activité physique plus forte en Europe.
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