L’assurance maladie obligatoire couvre l’immense majorité des dépenses de soins
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La DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a mis en ligne un outil de datavisualisation exploitant les données du Système national des données de santé et destiné à tous ceux que le sujet intéresse. Cet outil a servi pour un travail sur la part de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) dans la prise en charge de la consommation de soins et biens médicaux (CSBM) en 2017, soit l’année précédant la réforme du « 100% santé », qui propose des paniers de soins avec des restes à charge (RAC) nuls en audiologie, optique et soins dentaires pour les bénéficiaires de contrats de complémentaire santé.
Les auteurs de ce travail rappellent en préalable que les CSBM ont représenté 9% du Produit intérieur brut (PIB) en 2021 et que la France est le pays pour lequel le RAC est le plus faible (7% de leur montant). Si l’AMO a financé en moyenne 81% de la dépense de santé totale (en CSBM), ce taux s'élevait à 91% pour l’hôpital et à 76% pour les consultations de médecins.
Parmi les patients hospitalisés, 10% ont effectué 67% du total des dépenses hospitalières. En ville, 10% des patients concentraient 66% de la dépense totale en pharmacie, 41% de la dépense totale en consultations de spécialistes et 32% de la dépense totale de généralistes.
Les personnes âgées de plus de 80 ans
En 2017, parmi les personnes âgées de plus de 80 ans :
- Respectivement 93%, 95% et 96% ont vu un médecin généraliste, un spécialiste et ont consommé des médicaments, contre 79%, 64% et 80% respectivement pour les 11-20 ans. La dépense annuelle en médecine générale des premiers s'élevait à 267 euros en moyenne. Elle était de 90 euros chez les seconds.
- Les 10% plus gros consultants de généralistes avaient une dépense annuelle de 768 euros sur ce poste, contre 266 euros pour les 10% des patients de 11 à 20 ans qui consommaient le plus.
- 45% d’entre elles ont été hospitalisées. Les dépenses associées s'élevaient en moyenne à 9.000 euros pour chacune.
Les personnes en ALD
Parmi les personnes en ALD (affection longue durée) :
- 49% ont été hospitalisées, contre 21% pour celles qui ne sont pas en ALD.
- 96% ont consulté au moins une fois un spécialiste (contre 71%), notamment un cardiologue (32%, contre 6%) ou un radiologue (52%, contre 31%).
- Leur dépense de soins était également six fois plus élevée que celle des personnes sans ALD : 8 919 euros en moyenne par an, contre 1 437 euros.
- La prise en charge publique de leurs dépenses s’est élevée à 91% en moyenne (contre 67%).
- Alors qu’elles ne représentaient que 18% de la population ayant consommé des soins, leur part dans le montant total des dépenses de santé s'élevait à 59%.
RAC
Plus les patients étaient consommateurs de soins, plus l’AMO réduisait leur RAC. Ainsi, la prise en charge globale des soins par l’AMO s’élevait à 56% pour les 10% de personnes qui avaient des dépenses de santé de niveau intermédiaire (5e dixième), à 91% pour les 10% de personnes ayant eu les plus élevées et à 97% pour les 1% de patients qui consommaient le plus.
Pourtant le montant des RAC après AMO pouvait être important. Il s’est élevé à 1.548 euros en moyenne pour les 10% de personnes avec les dépenses les plus élevées, tous postes de soins confondus. Il a été de 1.669 euros et 2.046 euros respectivement pour les 5% et les 1% de celles qui dépensaient le plus. Cependant ces RAC, sont en majorité opposables, c’est-à-dire susceptibles d’être remboursées en tout ou partie par un organisme complémentaire. À noter que les RAC après AMO associés aux consultations de spécialistes s’expliquaient pour plus de la moitié par des dépassements d’honoraires, avec une variabilité importante selon les spécialités (importants en ophtalmologie, en gynécologie, en chirurgie et en psychiatrie).
Le cas particulier de la psychiatrie
Consulter un médecin psychiatre est peu répandu (3% de la population y a eu recours au moins une fois en 2017). Cependant la dépense annuelle moyenne d’un recourant a été de 381 euros pour l’ensemble des patients ayant consulté, de 1.619 euros pour les 10% avec les dépenses les plus élevées et de 3.976 euros pour les 1% qui ont dépensé le plus.
De tels montants de dépenses de consultations de médecins ne se retrouvaient dans aucune autre spécialité médicale. Par exemple, la dépense moyenne des 10% consommant le plus de soins en gynécologie et en ophtalmologie s’est élevée à 500 euros environ et à 400 euros en cardiologie. Cela s’explique par le recours plus fréquent de ceux consultant le plus un psychiatre : 37 consultations par an en moyenne pour les 5% avec les plus fortes dépenses annuelles, correspondant probablement dans de nombreux cas à des consultations de psychothérapie faites par des psychiatres.
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